Retour sur un été exceptionnellement chaud et sec

Sécheresse en France

Cet été, la France a battu des records de chaleur et de sécheresse.

Les deux canicules de juin et juillet ne sont pas sans rappeler des épisodes déjà vécus au cours des 15 dernières années. Le scénario n’est pas nouveau mais il semble se répéter de manière plus fréquente et plus intense. Aussi, que nous réserve l’avenir et doit-on s’inquiéter des annonces faites par les prévisionnistes ?

Quelles sont les prévisions pour les années à venir ?

Les records de chaleurs en France

Des canicules de plus en plus fréquentes et intenses

D’après les climatologues, la fréquence des épisodes de canicule devrait doubler d’ici à 2050. La fin du siècle pourrait être marquée par des canicules plus intenses et s’étalant sur des périodes plus longues, de fin mai à début octobre.

Selon Météo France :  « Quel que soit le scénario d’émission de gaz à effet de serre envisagé, le réchauffement planétaire se poursuivra pendant au moins plusieurs décennies et s’accompagnera de vagues de chaleur de plus en plus fréquentes et intenses. »

Sans une politique de réduction des émissions de CO2, le nombre de jours de canicule risque de passer de 5 à 25 jours selon les régions et comparativement à la période comprise entre 1976 et 2005, soit 20 jours de canicule en plus.

Des sécheresses qui s’installent plus rapidement

Généralement les sécheresses ont un impact limité lorsque les précipitations sont suffisantes en hiver. Or, la France accuse un déficit pluviométrique depuis l’été 2018 empêchant les sols de se recharger suffisamment en eau.

Les fortes chaleurs de cet été combinées à des précipitations très faibles (au centre et dans la moitié nord du pays) ont provoqué une accélération très rapide de la sécheresse qui a touché aussi bien les sols superficiels que les nappes phréatiques plus profondes.

Quelles conséquences sont à prévoir ?

On sait d’ores et déjà que d’ici à 2050, la température va augmenter de 2°C, entraînant un choc climatique inévitable avec pour conséquences des risques accrus sur le plan sanitaire, environnemental et économique.

Sur le plan sanitaire

Chronologie des canicules

Au-delà d’un risque de surmortalité plus élevé (voir ci-dessus), les canicules ont également d’autres impacts sanitaires en termes de maladies liées à la pollution et de prolifération d’algues vertes qui contaminent les eaux potables et les organismes marins.

En termes d’intempéries

L’élévation de la température entraînera nécessairement des risques accrus de sécheresse agricoles et hydrologiques avec des précipitations plus faibles et un abaissement significatif du niveau des lacs, des rivières et des nappes phréatiques.

Les incendies seront également plus fréquents et répandus sur l’ensemble du territoire. Les prévisionnistes annoncent 10 à 20 jours d’incendies d’ici à 2060 dans toute la France et entre 80 et 100 jours d’incendies sur les bords de la Méditerranée et le long de l’axe Rhodanien.

Les risques d’inondations côtières seront également plus élevés en raison de l’élévation du niveau de la mer.

En termes de ressources en eau

La fréquence plus élevée des épisodes de sécheresse conjuguée à une baisse des précipitations va entraîner une réduction de 15 à 20 % de la recharge des nappes phréatiques. Les prévisionnistes annoncent également une baisse de 10 à 40 % du débit des cours d’eau sur l’ensemble du territoire avec pour conséquence une dégradation de l’écosystème et de la biodiversité. Des restrictions d’eau plus fréquentes et étendues sur une grande partie du territoire seront donc inévitables pour préserver les ressources qui diminuent.

Propluvia

Carte des zones de sécheresse en France, le 29 août 2019 – Source : Propluvia

L’impact économique

L’élévation des températures, l’augmentation des sécheresses et la diminution des ressources en eau a un impact direct sur plusieurs secteurs économiques :

  • Le secteur agricole risque de voir sa production baisser en quantité et en qualité.
  • Le secteur du tourisme devra composer avec la baisse du niveau d’enneigement dans les stations de ski et des canicules en été.
  • Le secteur industriel sera également touché, notamment la production hydro-électrique et les centrales nucléaires dont les besoins en eau sont importants.

Selon une étude prospective de la Fédération de l’assurance réalisée en 2015, le coût cumulé direct des sinistres climatiques en métropole devrait augmenter de plus de 90 % d’ici à 2040, passant de 48 milliards d’euros sur la période de 1988-2013 à 92 milliards d’euros sur la période 2014-2039.

Quelles solutions pour limiter le réchauffement climatique ?

Sachant qu’il est impossible de réduire l’élévation de 2°C des températures prévue d’ici à 2050, l’urgence consiste aujourd’hui à limiter le réchauffement climatique pour ne pas dépasser ce seuil critique. Des mesures ont été prises, notamment dans le cadre de la COP21, afin de réduire les émissions de CO2 principales responsables du dérèglement climatique. En voici quelques exemples :

  • Investir dans des énergies propres (énergies solaires, éoliennes)
  • Limiter le transport automobile individuel et les véhicules polluants
  • Mettre en place un plan de rénovation des bâtiments
  • Adopter une règlementation stricte sur les déforestations
  • Encourager une agriculture plus écologique
  • Accélérer la rénovation thermique et l’agro-écologie

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