La qualité des eaux de baignade

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Connaître la qualité de l’eau de baignade en eau de mer ou en eau douce est essentiel pour prévenir tout risque sanitaire pour les baigneurs et répondre à leur attente d’une information transparente.

Relevant de la responsabilité des maires, la qualité des eaux de baignade est donc avant tout un enjeu sanitaire. De même, les élus ont en charge de sécuriser la pratique de la baignade en faisant notamment appel aux maitres-nageurs.

Tous les ans, avant la saison balnéaire, les communes recensent l’ensemble des eaux de baignade (aménagées ou non) de leur territoire.

Un contrôle sanitaire obligatoire est alors réalisé, durant toute la saison (de juin à septembre), par les Agences Régionales de Santé (ARS) sur l’ensemble des zones de baignade autorisées accessibles au public, n’ayant pas fait l’objet d’une interdiction permanente. Leur fréquence, réglementée, s’élève à 4 prélèvements minimum durant la saison. En cas de non-conformité, des contrôles supplémentaires seront réalisés jusqu’au retour à une situation conforme, garantissant l’absence de risque sanitaire pour les baigneurs.

Les règles sanitaires applicables en eaux de baignade

Les spots de baignade restent plus ou moins vulnérables à une dégradation de la qualité de l’eau. Contrairement aux piscines, ce sont des sites ouverts à de multiples phénomènes environnementaux et climatiques (tempête, pluies, grandes marées, crues…) ainsi qu’à des pollutions d’origine strictement humaine (déjections animales, pollution accidentelle…), difficilement contrôlables et qui peuvent contribuer, fort heureusement pendant seulement quelques heures, à une dégradation de la qualité des eaux.

La qualité des eaux de baignade est encadrée par des règles issues de la directive européenne (2006/7/CE), et transposée en droit Français dans le code de la santé publique (art. D.1332-14 à D.1332-38-1).

Cette directive repose sur trois points fondamentaux :

  • Contrôler la qualité des eaux de baignade ;
  • Mettre en place et améliorer les mesures de gestion active visant à limiter les impacts de pollution temporaire
  • Informer le public aussi rapidement que possible sur la qualité de leurs eaux de baignade

Qualité eaux baignadeQualité eaux baignade

Le contrôle sanitaire des eaux de baignade

Le contrôle sanitaire des eaux de baignade est effectué par les Agences régionales de santé (ARS) durant la saison balnéaire. Les paramètres règlementés ciblent, en premier lieu, les coliformes fécaux (entérocoques intestinaux et Escherichia coli).

Ces mêmes bactéries (entérocoques intestinaux et Escherichia coli) sont ainsi recherchées pour toutes les eaux de baignade, qu’il s’agisse de l’eau de mer ou d’eau douce (rivières, étangs etc…) . Les seuils et le nombre de contrôles, en revanche, diffèrent selon la nature de l’eau (eau douce ou eau de mer).
Outre l’analyse de ces paramètres microbiologiques, l’ARS peut également mesurer d’autres indicateurs comme, par exemple, le pH (unité de mesure d’acidité), la transparence, les cyanobactéries, etc. … Ils sont établis en fonction de la vulnérabilité connue du site de baignade ou d’un risque simplement suspecté.

La liste des sites de baignades, le classement de la qualité des eaux au cours des 4 dernières années, leurs profils de vulnérabilité et les résultats de la surveillance sont disponibles sur le site du ministère de la Santé.

 

Gestion active des eaux de baignade et des caprices de la nature

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En complément des contrôles menés par les Agences Régionales de Santé (ARS), des mesures permettant une gestion active de la qualité des eaux de baignade peuvent être mises en place tous les jours de la période estivale par les communes afin de mieux gérer, d’anticiper et de maîtriser les événements extérieurs susceptibles d’altérer pendant quelques heures la qualité des eaux, notamment ceux liés à des phénomènes naturels.

Ces mesures varient d’un territoire à l’autre et garantissent la qualité des eaux ou, à défaut, permettent d’informer, en amont, en cas de doute ou de vulnérabilité ponctuelle d’un site.

Elles impliquent par exemple le suivi des analyses, le renforcement des mesures de surveillance notamment en cas d’événements météorologiques comme :

  • Les tempêtes ou coups de vent (propices au phénomène de remontée de pollution en surface, comme parfois observé en Méditerranée),
  • Les grandes marées (pouvant par exemple lessiver des espaces dédiés depuis plusieurs semaines aux seules activités d’élevage ou tout autre forme de pollution organique),
  • La pluviométrie (un excès de précipitations pouvant dégrader la qualité de l’eau par ruissellement des polluants accumulés en surface ou l’atteinte des limites de capacité du système d’assainissement).

Depuis la fixation d’objectifs par la directive 2006, ces mesures de gestion actives de la surveillance sanitaire se sont largement développées.

Elles sont proposées et mises en place notamment par des entreprises de l’eau mais aussi par des initiatives locales portées par les collectivités territoriales.

Ces mesures concernent notamment la rapidité de mise en œuvre des analyses, grâce des systèmes technologiques avancés et, ce faisant, d’accélérer à la fois la prise de décision (ex : fermeture de plage en cas de risque sanitaire avéré ou suspecté) et, bien sûr, d’informer et de rassurer les publics concernés.

L’obligation d’information

Qualité eaux baignade

En cas de pollution, l’une des principales mesures permettant de protéger les baigneurs est la fermeture temporaire de la zone de baignade. L’information du public est alors primordiale.
Si ces fermetures temporaires viennent à se multiplier au cours de plusieurs saisons consécutives, l’ARS peut alors décider une fermeture définitive du spot de baignade.

L’affichage du profil de vulnérabilité des zones de baignade est d’ailleurs une obligation. Sauf très rare exception, ces informations sont affichées à proximité immédiate des accès à chaque site de baignade autorisé (cherchez bien, vous le trouverez !) :

  • Les résultats d’analyses du contrôle sanitaire des ARS sont affichés,
  • Des informations complémentaires sur les phénomènes naturels susceptibles de dégrader leur qualité et la localisation des sources de pollution qui seraient alors actives pendant ces quelques heures.

L’information et la transparence vis-à-vis du public visent à la fois à assurer la sécurité sanitaire et à rassurer, mais aussi sensibiliser et impliquer tout un chacun sur les conditions environnementales qui s’établissent autour de chaque spot de baignade autorisée.

Le public peut également donner son avis grâce à la mise à disposition en mairie d’un registre pour recueillir les observations de la population estivale ou résidante. Des sondages, micro-trottoir ou directement sur la plage sont parfois menés auprès des vacanciers. Tout baigneur, résident permanent ou non, est ainsi reconnu comme un acteur à part entière de la gestion de la qualité des eaux de baignade (tous concernés !).

La problématique des eaux pluviales

Cas particulier : en milieu urbain un projet de baignade impose un très haut niveau de performance du système d’assainissement, notamment en situation pluvieuse.
En effet, la pluie nettoie la ville : la pollution qui ruisselle alors vers les réseaux enterrés de collecte des eaux pluviales peuvent être saturés. Si ces eaux pluviales ne sont pas contenues, elles peuvent alors se déverser en mer ou dans les fleuves et altérer la qualité des eaux de baignade pendant quelques heures.

Dans les espaces urbains, les toitures, les caniveaux, les trottoirs sont des zones qui accumulent une pollution bactérienne par temps sec (déjections animales et autres polluants) qui sera entraîner à la première pluie avec les eaux pluviales et susceptibles de venir contaminer alors les zones de baignade situées à proximité.
En cas de fortes pluies, le dispositif d’assainissement des eaux usées et pluviales doit être suffisamment bien dimensionné, afin de contenir cet afflux d’eau plus important qu’à l’accoutumée et très subit lors des gros orages …

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Nathalie Davoisne

Nathalie Davoisne est responsable des Relations extérieures, Médias et Études au Centre d'Information sur l'Eau.

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