Qu’est-ce que le stress hydrique ? Comment y répondre ?

Stress hydrique
À l’horizon 2025, l’ONU prévoit que si la situation actuelle n’évolue pas favorablement, un tiers de la population mondiale sera concernée par le stress hydrique. La crise d’eau dont les médias se font l’écho de plus en plus souvent, devient un réel enjeu géopolitique.
Dans cet article, nous expliquons en quoi consiste le stress hydrique, quelles sont les zones géographiques concernées, quelles en sont les causes et les conséquences et enfin, comment agir pour le réduire le plus possible.

Date de publication : 8 février 2021  |  Dernière modification : 4 juillet 2024

Le stress hydrique : sa définition, ses causes
et ses conséquences

Définition

Également appelé « pénurie d’eau », voire « rareté de l’eau » dans les cas les plus extrêmes, le stress hydrique est une situation critique qui surgit lorsque les ressources en eau disponibles sont inférieures à la demande en eau.

D’une manière générale, le stress hydrique provient essentiellement d’un déséquilibre à la fois géographique et temporel. Ce terme de « stress hydrique » désigne notamment dans certaines zones géographiques et pendant une certaine période :

  • Une demande en eau qui dépasse la quantité d’eau disponible,
  • Une qualité de l’eau qui nécessite d’en limiter son usage (par exemple : une eau non potable, une eau saumâtre, etc.).

Une pression sur l’eau toujours plus forte

Considérant les facteurs démographiques (en hausse constante) et industriels (l’activité humaine n’a jamais été aussi forte), le monde est soumis à des pressions en eau de plus en plus fortes.

Notons que l’interférence humaine avec le cycle de l’eau est un des principaux facteurs de stress hydrique.

Non seulement les prélèvements excessifs réalisés dans les eaux superficielles ou les nappes phréatiques réduisent la quantité de ressources en eau disponible, mais aussi le réchauffement climatique perturbe le cycle de l’eau et rend l’eau potable plus difficilement accessible.

Les grandes causes du stress hydrique

  • Augmentation de la population mondiale
  • Modification des modes de consommation (essentiellement liés à l’amélioration du niveau de vie) et conduisant parfois à un gaspillage de l’eau
  • Agriculture intensive (irrigation des cultures)
  • Dérèglement climatique (sécheresses, canicules, inondations…)
  • Déforestation
  • Pollution (principalement causée par les rejets industriels)
  • Réchauffement climatique provoqué par l’émission de gaz à effet de serre
  • Enfin, l’évaporation de l’eau peut, dans certains pays très chauds, provoquer une situation de stress hydrique.

Et dans les zones touchées par le stress hydrique (dont la demande en eau dépasse sa disponibilité), l’eau devient un enjeu non seulement sanitaire, mais aussi économique et politique.

Stress hydrique, pénurie d’eau ou rareté de l’eau ?

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) :

  • Dans les pays, régions ou zones où la disponibilité en eau est inférieure à 1 700 m3 par an et par habitant, on utilise plutôt le terme de « stress hydrique ». C’est principalement le cas des zones arides et cette situation dure dans le temps.
  • Dans les pays, régions ou zones où la disponibilité en eau est comprise entre 1 700 m3 et 1 000 m3 par an et par habitant, on utilise plutôt le terme de « pénurie d’eau ». Ces pénuries peuvent être périodiques ou circonscrites.
  • Dans les pays, régions ou zones où la disponibilité en eau est inférieure à 1 000 m3 par an et par habitant, on utilise alors le terme de « rareté de l’eau».

Quels sont les pays concernés par le stress hydrique ?

Bien entendu, le stress hydrique touche principalement les zones arides. Parmi les pays les plus touchés, on peut citer :

  • Les pays d’Afrique
  • Les pays du Proche-Orient
  • Les pays du Moyen-Orient
  • Les pays d’Asie (notamment l’Inde, le Pakistan ou encore les grandes plaines du nord de la Chine).

En France, le pays dispose de ressources en eau suffisantes pour répondre à la demande : sa quantité d’eau disponible oscille entre 2 500 m3 et 6 000 m3 par an et par habitant.

Toutefois, la France, comme d’autres pays européens, n’est pas toujours épargnée par le stress hydrique. Pour preuve, les dernières canicules en France et ailleurs en Europe ont provoqué des situations stress hydrique.

Par ailleurs, les pays chauds ou arides ne sont pas les seuls concernés par le stress hydrique. Dans certains pays froids, le gel peut empêcher l’eau liquide de se former et donc bloquer son accès à la population.

Source: WRI (World Resources Institute)

Les conséquences du stress hydrique

Des impacts sur la végétation

Lorsqu’une zone géographique est touchée par le stress hydrique, les plantes en subissent les conséquences : leur croissance diminue et cela peut entraîner de graves pertes d’exploitation agricoles (culture des céréales par exemple) avec à la clé des risques accrus de feux de forêt.

Des impacts sur la qualité de l’eau

La surexploitation des nappes d’eau souterraines et des eaux superficielles entraîne un appauvrissement des ressources avec une dégradation notable de la qualité de l’eau, liée à :

  • La pollution de l’eau par des matières organiques,
  • L’apparition d’espèces végétales et animales invasives venant perturber l’écosystème aquatique (eutrophisation).
  • Des intrusions d’eaux salines dans les cours d’eau et rivières d’eau douce.

Des difficultés dans la gestion de l’eau

Plus l’eau se raréfie, plus sa gestion devient difficile, notamment pour tout ce qui concerne son approvisionnement, la gestion de la pollution et donc de la santé publique et la gestion des déchets.

Comment agir pour limiter le stress hydrique ?

Qui dit stress hydrique dit limitation des ressources en eau. Pour réduire au maximum ces limitations, il est essentiel de concentrer nos efforts sur la récupération des eaux et le traitement des eaux usées. Mais quelles sont les techniques préconisées ?

Le dessalement de l’eau de mer

Sachant que plus de 200 millions de personnes habitent au bord des côtes, l’extraction du sel de l’eau des mers et des océans est une solution intéressante pour produire de l’eau douce sans surexploiter les nappes souterraines.
Ce dessalement peut se faire de deux manières :

  • Par osmose inversée,
  • Par une technologie thermique entraînant une évaporation de l’eau.

De plus en plus, on combine ces deux procédés.

Le traitement des eaux usées

Le traitement des eaux usées est un levier essentiel pour satisfaire les demandes en eau pour des usages domestiques (arrosage des espaces verts, nettoyage des espaces publics…), agricoles (irrigation) et industriels (alimentation des systèmes de climatisation et de refroidissement).

Vous aussi, vous pouvez agir à titre individuel pour préserver les ressources en eau !

Vous trouverez dans cet article comment avoir une consommation d’eau responsable et économique

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Marillys Macé

Directrice générale du Centre d’information sur l’eau, dont la vocation est d'apporter des connaissances pédagogiques sur l'eau distribuée et sur la gestion de l'eau en France, d'analyser les comportements des consommateurs et d'analyser le discours des médias.

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