La sécheresse en Europe : quel est le niveau des ressources en eau ?

La sécheresse en Europe : quel est le niveau des ressources en eau ?
L’eau est indispensable à la survie de nos écosystèmes et à la régulation climatique. Or moins de 1 % de l’eau douce présente sur la planète est exploitable pour la consommation humaine.
Avec les épisodes de sécheresses répétés en 2019 à travers l’Europe, il est essentiel d’apprécier l’eau à sa juste valeur et de trouver des solutions pour préserver au maximum nos ressources en eau et éviter les situations de stress hydrique qui désormais n’épargnent plus l’Europe.

Date de publication : 3 juin 2020  |  Dernière modification : 11 juin 2024

Quelle est la différence entre la « sécheresse » et la « rareté des ressources en eau » ?

La sécheresse survient lorsqu’il y a une réduction temporaire de la disponibilité en eau. Par exemple, s’il ne pleut pas durant plusieurs mois, la quantité d’eau disponible diminue sur une durée déterminée. Il s’agit donc d’un phénomène limité dans le temps.

La rareté des ressources en eau signifie que les besoins en eau sont supérieurs aux ressources hydriques exploitables dans des conditions durables.

Les conséquences de la sécheresse 2019 en Europe

La sécheresse en France

En France, depuis un an, les régions de l’est et du centre souffrent d’un manque de pluie. En juin, la hausse des températures a aggravé la situation notamment dans un large quart Nord-est du pays et sur la côte méditerranéenne.

Au total, cet été, les 2/3 du pays ont été placées en restriction d’eau soit, 62 départements sur les 96 que compte la France métropolitaine.

En Espagne

2019 a été la 3ème année la plus sèche en Espagne de tout le 21e siècle selon l’agence nationale de météorologie AEMET. Le pays accuse en effet un déficit pluviométrique de 25 % par rapport à la pluviométrie moyenne enregistrée dans le pays entre 1981 et 2010.

Avec un printemps particulièrement sec en 2019, certaines régions du pays comme l’Andalousie, l’Extrémadure et la région de Madrid sont désormais en stress hydrique, ce qui rend la situation des agriculteurs particulièrement préoccupante notamment pour les cultures et les élevages qui dépendent des nappes phréatiques.

En Allemagne

Même si certaines régions comme le Nord ont été touchées par une baisse des précipitations, l’approvisionnement en eau n’a pas posé de problème bien que les autorités aient demandé aux habitants de faire preuve de parcimonie dans leurs utilisations quotidiennes.

En Pologne

En Pologne, d’après les autorités, les épisodes de sécheresses 2019 affectent les cultures céréalières dans près de 16 régions.

En Lituanie

Les pays baltes ont également été touchés par la sécheresse et la Lituanie a même été placée en « situation d’urgence » avec des conséquences lourdes sur l’activité agricole du pays.

Tous ces aléas climatiques tendent non seulement à se répéter au fil des années mais aussi à s’intensifier. Déjà en 2003, un tiers de l’Europe, soit plus de 100 millions de personnes, a été subi de plein fouet par l’une des plus grandes sécheresses ayant touché le continent.

Depuis, les prévisionnistes annoncent des épisodes de canicules et de sécheresse de plus en plus fréquents et intenses au fil des décennies à venir.

Des ressources en eau qui tendent à s’épuiser en Europe 

L’Europe n’est pas un continent aride et pourtant, la moitié de sa population rencontre des difficultés d’approvisionnement en eau.

Pour preuve, l’indice d’exploitation de l’eau dans les pays européens montre bien combien les pressions exercées sur les ressources en eau douce sont de plus en plus fortes.

La ressource en eau est sous pression dans de nombreux pays et particulièrement, à Chypre qui a connu des épisodes de grande sécheresse et dans d’autres pays comme la Bulgarie, la Belgique, l’Espagne, l’Italie et Malte qui exploitent plus de 20 % de leurs ressources en eau par an.

Une pression de plus en plus forte sur nos ressources en eau

Ainsi, plus l’eau se raréfie et plus la concurrence pour l’accès à l’eau augmente non seulement les risques pour l’économie et pour les populations mais aussi pour la préservation de l’environnement.

En raison de conditions climatiques et géographiques très variables d’un pays à l’autre, la répartition des ressources en eau est hétérogène en Europe. Or, la pression exercée par certains pays aggrave cette situation. Par exemple, en Europe méridionale, le développement touristique a engendré une demande en eau de plus en en plus forte avec pour conséquence une désertification et une invasion d’eau salée dans les aquifères de certaines zones d’eau douce côtières.

Bien que plus marquée dans les pays du Sud de l’Europe, la raréfaction de l’eau n’épargne pas les autres de l’UE. Depuis 1976, la plupart des pays européens ont connu des épisodes de sécheresse avec à la clé des problèmes de plus fréquents de pénurie d’eau et de surexploitation des aquifères.

Aussi pour continuer à approvisionner la population, l’agriculture et les industries en eau de bonne qualité et dans des proportions adaptées au progrès économique et social, il convient de remplir deux grands objectifs :

  • Apprendre à économiser l’eau
  • Rationaliser la gestion de nos ressources en eau

Quelles solutions pour préserver nos ressources

L’intervention de l’Union européenne

Depuis 2000, l’UE a décidé de mettre en place plusieurs mesures pour préserver les eaux européennes, parmi lesquelles :

  • La directive-cadre sur l’eau est un outil législatif qui établit un système de gestion des eaux prenant en compte les bassins hydrographiques naturels plutôt que les frontières régionales ou nationales.
  • Une communication sur la rareté de la ressource en eau et la sécheresse dans le but de favoriser les économies d’eau et l’utilisation rationnelle de nos ressources.
  • Un observatoire européen de la sécheresse destiné à prévenir et à accompagner efficacement les épisodes de sécheresse, avec des informations publiées en temps réel.
  • Un programme de sauvegarde des eaux européennes qui vise à garantir un équilibre durable entre la demande d’eau et la fourniture d’eau potable en tenant compte à la fois des écosystèmes et des besoins nécessaires aux activités humaines.

L’intervention de la population

De plus en plus sensibilisés à l’importance de préserver nos ressources naturelles en eau, les consommateurs adoptent des comportements de plus en plus éco-citoyens pour économiser l’eau, comme par exemple :

  • Privilégier la douche plutôt que le bain
  • Récupérer l’eau de pluie pour jardiner ou laver sa voiture
  • Ne pas laisser l’eau du robinet couler lorsqu’on se brosse les dents ou qu’on fait la vaisselle
  • Vérifier que les robinets et les canalisations ne fuient pas et installer des aérateurs d’eau sur les robinets pour réduire le débit.
  • Privilégier l’eau du robinet, excellente pour la santé, plutôt que l’eau en bouteille.
  • Utilisez les programmes économiques des appareils électroménagers (lave-linge, lave-vaisselle…), …

Ces mesures, prises à l’échelle européenne, conjuguées à une consommation plus raisonnée de l’eau, permettent de préserver les ressources en eau au sein de l’UE.

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