Les eaux de surface : des ressources protégées, contrôlées et de bonne qualité
Voyons de plus près ce que sont les eaux de surface et quelles mesures existent en France, et notamment à l’échelle d’une commune, pour garantir une ressource en eau de qualité.
Date de publication : 19 mai 2020 | Dernière modification : 4 juillet 2024
Qu’entend-on par « eaux de surface » ?
Également appelées « eaux superficielles », les eaux de surface regroupent l’ensemble des masses d’eau courantes ou stagnantes en contact direct avec l’atmosphère. Ces eaux peuvent être douces, saumâtres ou encore salées selon leur emplacement.
Où trouve-t-on les eaux de surface ?
Parmi les eaux de surface, on peut citer :
- Les fleuves, les rivières et les ruisseaux, les canaux, les lacs, les étangs et les mares,
- Les eaux de ruissellement (eaux de pluie),
- Les réservoirs,
- Les lacs de barrage,
- Les mers et les océans,
- Les eaux côtières,
- Les zones humides
- Les eaux de transition, c’est-à-dire les masses d’eau où l’eau douce des cours d’eau se mélange aux eaux marines.
Quelles sont les différences avec les eaux souterraines ?
Les eaux souterraines peuvent se présenter sous forme de vapeur d’eau ou de glace selon qu’elles jaillissent dans les sources ou dans les glaciers dans l’atmosphère.
En revanche, les eaux superficielles rassemblent toutes les eaux présentes sous forme liquide à la surface de la Terre.
L’ensemble des eaux souterraines et des eaux de surface forment l’hydrosphère terrestre.
Le rôle des eaux de surface dans le cycle de l’eau
Qu’elles soient naturelles ou artificielles, les eaux de surface participent activement au cycle de l’eau. Les grandes masses d’eau jouent un rôle sur la température et le climat local. Par exemple, plus la masse d’eau est importante (mer, océan) et plus le vent peut être fort. A l’inverse, les eaux superficielles de montagne, étant plus étroites, peuvent servir de barrière entre les fronts météorologiques.
Les eaux de surface contribuent à la vie de la faune et de la flore environnante, puis finissent par s’évaporer, par ruisseler jusqu’à la mer ou par rejoindre par infiltration les eaux souterraines favorisant ainsi la recharge des nappes phréatiques.
Le cycle de l’eau – Source : Eduterre – ENS Lyon
Des caractéristiques variables suivant le climat, les saisons et l’environnement géologique
Les eaux de surface contiennent souvent beaucoup de matières naturelles en suspension ainsi que des substances dissoutes qui varient selon la pluviométrie et les caractéristiques du sol.
En effet, la composition minérale des eaux de surface varie suivant :
- Le sol sur lequel elles coulent ou dans lequel elles peuvent avoir séjourné avant de ressortir à l’air libre,
- La pluviométrie,
- Les rejets polluants provenant des activités humaines
La plupart des eaux de surface sont naturellement riches en oxygène et pauvres en dioxyde de carbone.
Les matières en suspension ou en solution peuvent contenir des éléments polluants qui empêchent l’utilisation des eaux de surface à l’état brut à des fins domestiques ou industrielles. Elles doivent alors subir des traitements adaptés avant d’être utilisées pour toute activité humaine (agricole, industrielle, domestique). Si leur qualité est véritablement trop dégradée, elles sont écartées de toute utilisation.
Dans quel état sont les eaux de surface en France ?
L’Office français de la biodiversité (OFB) publie régulièrement un bulletin faisant état de l’évaluation des masses d’eau, dans le cadre des rapports attendus par la DCE (Directive Cadre sur l’Eau).
L’évaluation de l’état des eaux de surface (rivières, lacs et eaux littorales) tient compte à la fois :
- De l’état écologique des écosystèmes aquatiques associés (soit l’ensemble des espèces animales et végétales vivant dans l’eau, ainsi que leurs habitats),
- De l’état chimique de l’eau.
Le dernier rapport de l’OFB révèle que :
- 44,2 % des masses d’eau de surface sont évaluées en bon ou très bon état écologique,
- 62,9 % d’entre elles sont en bon état chimique.
Quelle est la part des eaux de surface dans les prélèvements pour produire de l’eau potable ?
Les ouvrages de prélèvement présents sur l’ensemble du territoire permettent de fournir des volumes d’eau utilisés pour la production d’eau potable.
En France, il existe au total 33 810 points de captages :
- Près de 96 % des ouvrages de prélèvement (soit 32 427 captages) proviennent d’eaux souterraines et fournissent 66,5 % des volumes d’eau nécessaires à la production d’eau potable.
- Seulement 4 % des ouvrages de prélèvement (soit 1 393 prises d’eau) proviennent d’eaux de surface et fournissent 33,5 % des volumes d’eau nécessaires à la production d’eau potable.
En France, la moitié des départements prélève 85 % d’eau d’origine souterraine. (Le BIPE 2019).
Préserver les ressources pour garantir
la qualité de l’eau prélevée
La protection des captages d’eau potable : un objectif prioritaire de l’État
Au-delà des traitements et des contrôles de l’eau délivrée au robinet, une meilleure protection des ressources naturelles utilisées pour la produire est également indispensable, pour en garantir durablement la qualité.
La loi Grenelle1 avait déjà statué en 2009 sur plus de 500 captages prioritaires à protéger tout particulièrement.
Les conclusions de la première séquence des Assises de l’eau, consacrée aux réseaux d’eau et d’assainissement, communiquées par le gouvernement en août 2018, se sont précisément penchées sur cet enjeu.
En amont de ces Assises de l’eau, Le Centre d’information sur l’eau a interrogé les Français dans le cadre d’une enquête menée, du 8 au 12 mars 2018 par TNS-Sofres, notamment sur leur perception de la qualité de l’eau.
Les objectifs prioritaires exposés par le gouvernement à l’issue des Assises de l’eau sont clairement apparus en résonance des souhaits prioritaires exprimés par les Français, que ce soit le suivi de la qualité de l’eau distribuée, la préservation des ressources, ou la lutte contre les effets du réchauffement climatique.
Plus de 90 % des points de captage bénéficient d’un périmètre de protection
Comme le montre le schéma ci-dessous :
- Les Aires d’Alimentation de Captage (AAC) protègent les captages des pollutions diffuses,
- Les périmètres de protection immédiate (PPI), de protection rapprochée (PPR) et, si nécessaire, de protection éloignée (PPE) protègent les captages des pollutions accidentelles.
(Source : aquabrie.fr)
En France, 9 points de captages sur 10 font l’objet d’un périmètre de protection contre les pollutions et de servitudes opposables aux tiers par Déclaration d’Utilité Publique (DUP), réglementant les activités susceptibles de provoquer une pollution à proximité de ces captages.
Au-delà de ce dispositif réglementaire, les Agences de l’eau et les Chambres d’agriculture sont engagées depuis plusieurs années dans une collaboration sur le terrain pour protéger les aires d’alimentation de captages d’eau.
Comment chaque commune agit
pour préserver ses ressources en eau
Des actions préventives et curatives sont mises en œuvre à l’échelle européenne, nationale et locale pour protéger les ressources en eau.
Au plan local, la commune dispose de plusieurs leviers d’actions pour préserver ses ressources en eau de manière durable :
- Protéger son captage d’eau des pollutions diffuses,
- Protéger ses milieux aquatiques et ses eaux de baignade à l’aide d’une installation de dépollution performante des eaux usées,
- Contrôler les installations d’assainissement non collectif pour éviter les rejets polluants dans le milieu naturel,
- Désherber ses espaces publics de façon plus naturelle,
- Récupérer l’eau de pluie pour arroser ses espaces verts ou laver ses véhicules,
- Mettre en place une déchetterie pour récupérer les produits polluants,
- Réduire les fuites dans les canalisations,
- Veiller au respect des arrêtés préfectoraux pris durant les périodes de sécheresse, transmettre à ses administrés les bons gestes…