L’eau apprivoisée : de la nature à la nature en passant par chez vous

Le cycle domestique de l'eau
Le cycle domestique de l’eau : du captage au rejet dans la nature
En parallèle de son cycle naturel sans cesse renouvelé sur notre planète, l’eau suit également un autre cycle, plus court et limité à notre espace domestique. C’est grâce à ce petit voyage intérieur que nous pouvons utiliser l’eau du robinet pour notre consommation. Voici les 5 grandes étapes de ce cycle domestique, du puisage de l’eau à son retour dans la nature.

Date de publication : 9 janvier 2019  |  Dernière modification : 30 avril 2024

LE PUISAGE (OU CAPTAGE) DE L’EAU

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Cette première étape consiste à capter l’eau dans l’un des 33 200 captages qui va servir à la consommation. Cette eau potable provient à 68 % des eaux souterraines (nappes phréatiques…) et à 32 % des eaux superficielles (torrents, lacs, rivières, fleuves, mer…).

L’eau est prélevée par pompage. En amont du pompage, une station d’alerte effectue un premier contrôle de la qualité de la ressource en eau. 84 % des volumes d’eau produits bénéficient de périmètres de protection et de servitudes opposables aux tiers par déclaration d’utilité publique réglementant les activités susceptibles de provoquer une pollution à proximité de ces captages.

Le sol sert de filtre naturel pour permettre une bonne qualité de l’eau. Mais un traitement s’impose pour offrir une eau potable, débarrassée de ses impuretés.

LE TRAITEMENT DE POTABILISATION

L’eau brute captée est acheminée dans une des 16 700 installations de production d’eau potable pour éliminer les agents biologiques et chimiques susceptibles de constituer un risque pour la santé. Des traitements plus ou moins poussés sont effectués avant d’acheminer l’eau vers des réservoirs de stockage ou des châteaux d’eau, à l’aide de canalisations souterraines.

  • Dégrillage et tamisage : pour débarrasser l’eau de déchets plus ou moins volumineux, jusqu’à moins de 1 mm environ (feuilles, brindilles, insectes…).
  • Coagulation et décantation : pour rassembler les micro-déchets persistants en flocons (poussières, particules de terre…) qui viennent s’agglomérer dans un bassin de décantation afin d’éliminer jusqu’à 90 % des matières en suspension.
  • Filtration sur sable : pour retenir les dernières particules en suspension invisibles mais bien présentes dans l’eau.
  • Ozonation : pour désinfecter l’eau, l’ozone étant bactéricide et antivirus.
  • Filtration sur charbon actif : pour retenir les pesticides ainsi que les résidus de matières organiques. Cette étape améliore également si besoin l’aspect (limpidité), l’odeur et le goût de l’eau.
  • Chloration : l’ajout de chlore en sortie des stations empêche le développement de bactéries et garantit le maintien d’une bonne qualité de l’eau durant son parcours de stockage et de distribution dans les canalisations.
  • Désalinisation d’eau de mer (ou dessalement) : pour assurer la disponibilité des ressources en eau douce en cas de sécheresse ou de pénuries.

LE STOCKAGE ET LA DISTRIBUTION

Des pompes de stockage permettent de conserver l’eau en hauteur avant de la distribuer à la demande dans les habitations.

L’eau est transportée à travers des canalisations fermées vers des réservoirs généralement situés en hauteur : bassins enterrés au sommet des collines ou châteaux d’eau.

L’eau est distribuée à la demande au consommateur à travers un système de canalisations dotées de vannes et d’appareils de régulation. La France ne compte pas moins de 900 000 km de canalisations publiques qui doivent être entretenues régulièrement.

LA COLLECTE ET LA DEPOLLUTION DES EAUX USÉES

Après utilisation, les eaux usées sont acheminées vers une station d’épuration en charge de sa dépollution.

La collecte des eaux usées se fait à travers un réseau d’assainissement, constitué d’un ensemble de canalisations.

Un prétraitement débarrasse les eaux usées des éléments qui pourraient empêcher les étapes suivantes du traitement. Il regroupe 3 opérations :

  • Le dégrillage et le tamisage : c’est un traitement mécanique qui permet de retirer les éléments insolubles tels que les branchages, les plastiques…
  • Le dessablage : ce type de traitement permet d’extraire par décantation le sable qui s’est mêlé aux eaux de ruissellement ou issu de l’érosion des canalisations.
  • Le dégraissage vise à éliminer les huiles en faisant remonter les graisses puis en les raclant à la surface de l’eau.

Le traitement le plus utilisé est le traitement « par boues activées », qui utilise les boues issues du prétraitement. Les bactéries contenues dans ces boues sont employées comme « agents nettoyeurs ». Une station d’épuration des eaux usées ne produit pas d’eau potable mais une eau dépolluée qui peut être rendue à la nature ou réutilisée pour certains usages.

D’autres traitements peuvent être utilisés notamment dans les petites collectivités : lagunage, phyto-épuration (roselières).

LE RETOUR À LA NATURE

L’eau une fois traitée, est restituée à son milieu naturel. Elle rejoint alors son parcours naturel qui la conduira de la rivière à la mer avant de recommencer son cycle naturel.

 

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