Une journée mondiale pour conserver les zones humides
A vos agendas, le 2 février 2013, c’est la Journée mondiale des zones humides. Depuis 1975, la Convention de Ramsar, signée à ce jour par 163 états, a pour mission la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides par des actions locales, régionales et nationales et par la coopération internationale. La France y adhère depuis 1986 avec 42 sites inventoriés. Chaque année, le 2 février, Ramsar organise dans le monde entier une journée pour sensibiliser les populations à l’impérieux besoin de conserver les zones humides qui sont la richesse et l’identité d’un territoire.
Les zones humides et la biodiversité
Les zones humides sont des espaces de transition entre la terre et l’eau qui abritent des lieux de vie exceptionnels pour la biodiversité car ils servent d’abris, de lieux de repos lors des migrations, de zones de nourrissage et de reproduction. Les zones humides sont multiformes : prairies humides, tourbières, lacs, cours d’eau, marais, marécages, estuaires, deltas, étendues à marées, zones marines proches d’un rivage dans nos contrées, mais aussi, sous d’autres latitudes, oasis, mangroves ou récifs coralliens. Ce sont mêmes des lieux artificiels comme des rizières, des bassins de pisciculture ou des marais salants. Les plus grands territoires de zones humides se situent en Sibérie occidentale (Russie), en Amazonie (Amérique du Sud) et dans la Baie d’Hudson (Canada).
Zones humides : rôle hydrologique et développement économique pour tous
Les zones humides jouent tout d’abord un rôle hydrologique important. Elles participent à l’atténuation des crues et préviennent les inondations en raison de leur fort pouvoir d’absorption. Les zones humides peuvent maintenir le niveau des cours d’eau ou des nappes en période de pénurie d’eau. Elles sont des réservoirs d’eau en alimentant les nappes souterraines et superficielles. Enfin, elles interviennent dans la préservation de la qualité de notre eau grâce à leur pouvoir d’épuration. Les zones humides sont des lieux que les hommes peuvent exploiter pour le développement économique. Ce peut être des lieux d’élevage (les agneaux de prés salés en Baie du Mont Saint Michel), d’aquaculture (les coquillages de l’étang de Thau près de Sète), de pêche, de production d’osier, de tourbe, de riz (Camargue) ou de sel (presqu’île de Guérande en Bretagne). Autant de produits typiques à forte valeur ajoutée. C’est enfin des lieux de loisirs où l’on pratique le tourisme, la navigation, la pêche ou la chasse.
Les zones humides sont un patrimoine naturel en danger
Réservoirs de biodiversité, les zones humides sont un patrimoine naturel riche pour les ressources en eau mais en danger. Ces territoires ont longtemps été considérés comme des lieux insalubres et pestilentiels. De véritables prétextes pour les détruire année après année. Ensuite est venue la convoitise. L’urbanisation, qui peu à peu a mordu sur ces terres qui paraissaient en friche, donc inutiles, et les nouvelles pratiques agricoles qui ont asséché nombre de zones humides, ont très largement participé à cette destruction organisée. En France, 50 % des zones humides ont disparu en 30 ans. Malgré la sensibilisation depuis les années 2000, c’est encore 10 000 hectares de zones humides qui disparaissent chaque année. Pour les préserver, outre les actions de réhabilitation, nombre de collectivités et d’agences de l’eau procèdent à des achats fonciers.
Photo Thinkstockphotos.fr © Getty Images | Jupiterimages