Semaine Mondiale de l’Eau 2016 à Stockholm
Stockholm (Suède) est la capitale de l’eau. D’abord parce que l’eau fait partie intégrante de cette ville construite sur 14 îles et riche en paysages aquatiques. Ensuite parce que, comme chaque année, elle va accueillir du 28 août au 2 septembre La Semaine mondiale de l’Eau. Ce sera l’occasion pour les économistes, les politiques, la communauté scientifique et la société civile d’échanger points de vue et expériences. Le thème de cette année sera « l’eau et la croissance durable ».
Le Thème 2016 de la Semaine Mondiale inspiré par le rapport des Nations Unies
L’édition 2016 du Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau montre que les pénuries et les problèmes d’accès à l’eau et à l’assainissement sont susceptibles d’être des freins à la croissance économique et à la création d’emplois dans les prochaines années.
On estime que trois emplois sur quatre dans le monde dépendent, directement ou indirectement, de la ressource en eau et que la moitié des 1,5 milliards de travailleurs de la planète sont employés dans des industries les plus tributaires des ressources en eau.
« (…) nous devons faire en sorte que l’emploi dans le secteur de l’eau soit décent et que l’eau dont nous dépendons tous soit sûre » avait déclaré le Directeur général de l’Organisation internationale du travail et président de l’ONU-eau, Guy Ryder, lors de la présentation de ce rapport en mars 2016.
L’eau, un moteur de croissance
Les emplois décents sont directement liés à la gestion de l’eau, dans des domaines tels que l’approvisionnement en eau, la gestion des infrastructures et des déchets et les secteurs dépendant de l’eau, tels que l’agriculture, la pêche, l’énergie, l’industrie et la santé. De plus, l’accès à une eau potable et à l’assainissement facilite la création d’emplois et une main-d’œuvre en bonne santé, instruite et productive qui est un préalable à la croissance économique.
La pression croissante exercée sur la demande de ressources en eau douce, exacerbée par les effets du changement climatique, s’accentue. Le taux de prélèvements d’eau souterraine a augmenté de 1% par an depuis les années 1980. Entre 2011 et 2050, la population mondiale devrait passer de 7 à 9 milliards et la demande alimentaire devrait augmenter de 70%.
Il faudra donc exploiter des sources d’eau non conventionnelles comme le recyclage de l’eau de pluie, des eaux usées ou de ruissellement urbain. L’utilisation de ces sources alternatives devrait générer de nouveaux emplois liés à la recherche et au développement technologique.
De nombreux systèmes d’approvisionnement sont inefficaces et nécessitent des investissements permettant d’augmenter l’emploi dans le secteur. On estime que 30% des prélèvements d’eau dans le monde se perdent en raison des fuites. Dans certains pays, les pratiques d’irrigation sont inexistantes ou restent dominées par des technologies rudimentaires ce qui se traduit par de faibles rendements agricoles.
Les investissements dans le secteur d l’eau semblent avoir un effet bénéfique sur l’emploi. Aux Etats-Unis, on estime qu’un million de dollars investi dans les infrastructures traditionnelles d’approvisionnement et d’assainissement génère entre 10 et 20 emplois. Le Bureau d’analyses économiques du ministère américain du commerce a montré par ailleurs que chaque emploi créé dans le secteur de l’eau et l’industrie de traitement des eaux usées crée 3,68 emplois indirects dans l’économie nationale.
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