Quelle eau de boisson consommer ?

Pas toujours facile de choisir la bonne eau pour boire. Afin d’y voir comme à travers de l’eau de roche, revenons sur une publication de 2010 du Dr Hubert parue dans « Progrès en urologie » qui faisait le point sur les critères pouvant guider le choix entre les différentes eaux de boissons.

Les eaux de distribution publique : l’eau du robinet

Les eaux de distribution publique autrement dit l’eau du robinet sont issues des eaux souterraines (sources ou forages) ou des eaux superficielles provenant de pompages directs (rivières, canaux, lacs). L’analyse de ces eaux est régulière, et leur composition est disponible et affichée dans les mairies. Ces eaux doivent répondre à des critères de potabilité physico-chimiques, organoleptiques et microbiologiques.

L’article du Dr Hubert, rappelle que l’eau du robinet est ainsi le produit alimentaire le plus contrôlé, qu’elle est obligatoirement potable et de qualité comparable à celle des eaux en bouteille. Cette eau est 100 à 300 fois moins chère que l’eau en bouteille (le prix des eaux en bouteille étant constitué à 80 % par le coût de l’emballage).

Les eaux de source pré-emballées

Toutes les eaux embouteillées ne sont donc pas minérales. Certaines eaux sont naturellement potables. Ce sont des eaux d’origine souterraine à l’abri de toute pollution, aptes à la consommation sans traitement ou adjonction. Ces eaux sont vendues sous un nom commercial identique mais proviennent en général du mélange de plusieurs sources différentes. Leur concentration en calcium, sulfate et nitrate peut varier, cela explique pourquoi la mention « convient pour l’alimentation des nourrissons », n’est pas toujours inscrite sur ces bouteilles.

Les eaux minérales naturelles pré-emballées

Ces eaux sont d’origine souterraine avec préservation de l’impluvium. Elles sont de composition stable et classées en fonction de leur minéralisation. Certaines de ces eaux peuvent être qualifiées d’« alicaments » en présentant, de par leur composition, des propriétés influençant la santé.

L’auteur tient donc à préciser que leur consommation exclusive et au long cours peut donc apporter des effets bénéfiques mais également des effets néfastes conduisant ainsi à respecter des précautions, voire certaines contre-indications dues à leur composition spécifique.

Les eaux minérales naturelles sont toutes différentes et il faudra donc savoir tenir compte de la composition physico-chimique de ces eaux « particulières » :

– une eau « sulfatée : sa teneur en sulfates est supérieures à 200 mg/L. Au delà de 300 mg/L, elles procurent une accélération du transit intestinal.
– une eau « magnésienne » : sa teneur en magnésium est supérieure à 50 mg/L. le magnésium procurerait un effet anti-stress et antifatigue. Des apports excessifs sont contre-indiqués en cas d’insuffisance rénale.
– une eau « très faiblement minéralisée » ou « faiblement minéralisée » : la teneur en sels minéraux est respectivement inférieure à 50 mg/L ou à 500 mg/L. Leur goût est agréable. Ces eaux sont préconisées pour augmenter la diurèse lors d’infections urinaires par exemple, mais leur contribution aux besoins en sels minéraux de l’organisme est donc très faible.
– une eau « calcique » : la teneur en calcium est supérieure  à 150 mg/L. Certaines de ces eaux permettent de couvrir les besoins journaliers en calcium (800 à 1000 mg/j). Elles doivent par contre être évitée chez les patients développant des lithiases oxalo-calciques calcium dépendantes.
– une eau « bicarbonatée » : la teneur en bicarbonates est supérieure à 600 mg/L. Les bicarbonates assurent une alcalinisation des urines, propriété utilisée pour le traitement des lithiases urinaires uriques.
– une eau « fluorée » : la teneur en fluors est supérieure à 1 mg/L. Le fluor a un effet bénéfique sur la prévention des caries mais un excès peut entraîner une fluorose dentaire, voire osseuse.
– une eau « sodique » : la teneur en sodium est supérieures à 200 mg/L. Elles doivent être évitées chez les patients sous régime hyposodé.