Qualité de l’eau de distribution et normes
La qualité de l’eau de distribution publique repose sur des normes et paramètres établis par des comités d’experts internationaux.
Les normes de qualité de l’eau de distribution au niveau européen
Inspirées des recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les normes de qualité de l’eau de distribution sont fixées par la Commission européenne et transcrites dans le droit français par le Code de la santé publique. Ces normes comportent des paramètres considérés comme des limites de qualité et d’autres comme des références de qualité.
Les normes de qualité de l’eau pour les personnes fragiles
Les normes de qualité de l’eau sont fixées en fonction des risques encourus par les populations les plus vulnérables que sont les femmes enceintes et les bébés. Elles s’appuient sur les recommandations de l’OMS et les études médicales établissant les doses maximales admissibles (DMA). C’est-à-dire la quantité de telle ou telle substance qu’un individu peut absorber sans danger toutes expositions confondues, quotidiennement et tout au long de sa vie. Sur cette base, on calcule la quantité maximale qui peut être apportée par l’eau, en prenant une confortable marge de sécurité. Ainsi, tout dépassement temporaire et modéré de la norme ne constitue pas nécessairement un risque pour le consommateur. Les teneurs tolérées sont infimes, souvent de l’ordre du microgramme (1 000 fois inférieur au milligramme). En cas de dépassement des limites, le préfet peut faire cesser la production de l’eau pour protéger la santé du consommateur.
L’eau est protégée par plus de 70 paramètres
Il y a tout d’abord les paramètres microbiologiques qui concernent la présence éventuelle de bactéries, de virus et de micro-organismes dans l’eau. Pour être conforme, un échantillon de 100 ml doit être exempt d’Escherichia coli et d’entérocoques fécaux. En France, 98 à 99 % des prélèvements sont conformes dans les unités de distribution d’eau potable de plus de 5000 habitants.
Les paramètres organoleptiques concernent la couleur, la saveur et la transparence de l’eau. En réseau de distribution, la turbidité (=eau trouble) est particulièrement observée car elle peut signer la présence de particules pouvant transporter des micro-organismes indésirables. Des consommateurs se plaignent de la saveur de leur eau qui entraine des perceptions subjectives qui les conduisent parfois à préférer l’eau d’un puits dont la qualité n’est pas contrôlée ou à s’équiper d’installations coûteuses qui peuvent être à l’origine de dégradation de la qualité de l’eau (corrosion, largages de composés organiques et de bactéries par les matériaux).
Les paramètres de minéralisation permettent de contrôler la composition naturelle de l’eau en éléments minéraux (calcium, chlorures, sulfates, magnésium, potassium, sodium) et de l’équilibrer afin de ne pas avoir d’incidence sur la santé (trop de sodium ou de fluor par exemple).
Enfin, les paramètres chimiques qui contrôlent la présence dans l’eau de nitrates (50 mg/l), de pesticides (0,1 microgramme/l et 0,5 microgramme en cas de présence de plusieurs pesticides), de plomb (25 microgrammes/l et 10 microgrammes fin 2013), d’aluminium (200 microgrammes/l), de métaux lourds (entre 1 microgramme/l pour le mercure et 50 microgrammes pour le chrome), de benzène (1 microgramme/l), des cyanures (50 microgrammes/l), des radioéléments.
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