Plan Vigipirate et protection de l’eau de consommation

Dans le contexte du dérèglement climatique et les impératifs d’adaptation et de sobriété associés auxquels nous sommes désormais tous confrontés, ce 22 mars 2024 est plus que jamais l’occasion de rappeler, encore et toujours, les solutions qui permettront collectivement, de répondre aux nouveaux enjeux de l’eau.

Le 20 février 2014, le gouvernement a annoncé le nouveau plan Vigipirate, placé sous l’autorité du Premier ministre. Il ne sera plus organisé autour d’une échelle de couleurs.

Les pouvoirs publics ont expliqué cette rénovation « On était en rouge+ depuis 2005, ce n’est pas de nature à mobiliser nos concitoyens ». La dénomination « plan Vigipirate » est conservée car elle est connue du public mais le nouveau plan abandonne le code couleurs pour adopter une signalétique avec un triangle rouge à bords noirs. En cas de menace effective d’attentat ou d’acte déjà perpétré, une mention « alerte attentat » sera ajoutée au triangle.

L’autre changement sera que ce plan sera en partie consultable par les collectivités locales, les opérateurs et le public. En effet, le précédent plan était classé « confidentiel défense » et n’était communicable qu’aux autorités. Une centaine de mesures sur les 300 du plan resteront malgré tout confidentielles pour ne pas être connues de terroristes éventuels.

Le plan Vigipirate impose des mesures de protection de l’eau destinée à l’alimentation humaine. La surchloration de l’eau est une des mesures prévues. Elle a pour objectif de réduire l’activité de la toxine botulique en cas de contamination du réseau par une action terroriste. Elle permet aussi en cas de baisse importante de la teneur en chlore, de déceler une éventuelle contamination biologique. Cette obligation est imposée par les préfets aux exploitants de toutes les unités de distribution d’eau, et prioritairement de celles qui alimentent une population supérieure à 10 000 habitants. La concentration minimale en chlore libre résiduel doit être de 0,3 mg/litre (ou 0,15 mg/litre de bioxyde de chlore) en sortie des réservoirs et de 0,1 mg/litre (ou 0,05 mg/litre de bioxyde de chlore) en tout point du réseau de distribution d’eau potable. En cas de passage au niveau « alerte attentat », l’exploitant doit atteindre des concentrations plus importantes sauf dérogation sollicitée auprès du préfet.

 

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Marillys Macé

Directrice générale du Centre d’information sur l’eau, dont la vocation est d'apporter des connaissances pédagogiques sur l'eau distribuée et sur la gestion de l'eau en France, d'analyser les comportements des consommateurs et d'analyser le discours des médias.

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Nathalie Davoisne

Nathalie Davoisne est responsable des Relations extérieures, Médias et Études au Centre d'Information sur l'Eau.

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