Plan Eau pour changer nos habitudes

Le Président de la République a annoncé le 30 mars 2023 le Plan Eau. Le ministre de la Transition Ecologique l’a ensuite détaillé en 53 mesures. Ce plan d’action « pour une gestion résiliente et concertée de l’eau » était fortement attendu alors qu’il faut faire face à de fortes tensions sur la ressource et aux impacts du changement climatique sur le cycle de l’eau.

Organiser la sobriété des usages de l’eau

Un objectif a été fixé : moins 10% d’eau prélevée d’ici 2030. Tous les acteurs devront économiser l’eau. Chaque filière économique est invitée à établir un plan de sobriété. Des travaux vont être engagés afin de réduire la consommation d’eau dans les bâtiments neufs. Un soutien financier sera apporté aux pratiques agricoles économes en eau, par exemple l’irrigation au goutte à goutte. Les particuliers, dans les territoires les plus touchés par les pénuries d’eau, seront accompagnés pour installer des kits hydro économes et de récupérateurs d’eau de pluie. La sensibilisation des plus jeunes sera renforcée dans le cadre des programmes scolaires.

Pour mieux piloter la ressource, il conviendra de mieux mesurer les volumes prélevés. L’installation de compteurs avec télétransmission des volumes prélevés sera obligatoire pour tous les prélèvements importants. Le seuil de déclaration des forages domestiques sera abaissé et la procédure de déclaration sera simplifiée.

Optimiser la disponibilité de la ressource

Tout d’abord, il faut réduire les fuites et sécuriser l’approvisionnement en eau potable. Seront particulièrement soutenues les 170 collectivités repérées avec des taux de fuites supérieurs à 50%  et les 2000 communes ayant connu en 2022 des tensions d’alimentation en eau.

L’objectif est de massifier la valorisation des eaux non conventionnelles que sont les eaux usées, les eaux de pluie, les eaux grises. 1000 projets devraient se développer d’ici 2027. Dans le respect de la protection de la santé publique et des éco-systèmes, les freins règlementaires seront levés, notamment dans l’industrie agro-alimentaire, la récupération des eaux de pluie de toiture de bâtiments d’élevage pour l’abreuvement des animaux ou pour certains usages domestiques.  Un observatoire sera également mis en place.

Il faut aussi améliorer le stocka dans les sols, les nappes et les ouvrages. La préservation des zones humides sera renforcée. Le Conservatoire du Littoral consolidera sa stratégie d’acquisition foncière. En respectant les équilibres des usages et des écosystèmes, Il faudra remobiliser et moderniser les ouvrages hydrauliques agricoles.

Préserver la qualité de l’eau et restaurer les écosystèmes

L’objectif est de prévenir la pollution des milieux aquatiques et renforcer la protection des aires d’alimentation de captage. Tous les captages seront dotés d’un Plan de gestion de la sécurité sanitaire des eaux (PGSSE). Sur les aires d’alimentation de captage, les démarches agro-écologiques seront favorisées. Ecophyto 2030 déclinera la limitation de l’usage des intrants dans les aires d’alimentation de captage. L’expérimentation des paiements pour services environnementaux (PSE) sera prolongée.

Pour restaurer le grand cycle de l’eau pour restaurer la fonction filtre de la nature, les solutions fondées sur la nature dans la gestion de l’eau devront être développées (restuaration des zones humides, restauration des cours d’eau, renaturation et désimperméabilisation des collectivités (Fonds vert).

Mettre en place les moyens d’atteindre ces ambitions

L’ensemble des acteurs devront être inclus autour d’une gouvernance ouverte, plus efficace et plus lisible. Il conviendra également d’assurer une tarification et un niveau de financement adéquats de la gestion de la ressource en eau. Les moyens des agences de l’eau seront rehaussés. La Banque des Territoires aura une offre d’accompagnement des collectivités territoriales. La tarification progressive de l’eau sera débattue.

Il faut développer la recherche et l’innovation. L’empreinte eau sera intégrée dans l’affichage environnemental.

Etre en capacité de mieux répondre aux crises de sécheresse

Améliorer la gestion des périodes de sécheresse c’est mieux informer et prévenir les situations de tension. Un outil sera déployé pour que chacun les restrictions qui s’appliquent sur son territoire.

Il est prévu que 2 fois par an soit rendu compte des avancées pour actualiser le plan autant que de besoin.

 

 

 

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Marillys Macé

Directrice générale du Centre d’information sur l’eau, dont la vocation est d'apporter des connaissances pédagogiques sur l'eau distribuée et sur la gestion de l'eau en France, d'analyser les comportements des consommateurs et d'analyser le discours des médias.

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