Où en sont nos réserves d’eau douce ?
L’ état des nappes souterraines a été publié début août par le BRGM (l’établissement public référent dans le domaine des sciences de la terre). Plus de la moitié des nappes ont un niveau normal ou supérieur à la normal. On peut donc, en fin de compte, se réjouir des pluies importantes du début de l’été qui ont permis en partie une recharge des nappes et de satisfaire des besoins agricoles. Mais, et ce n’est pas alarmant en cette période de l’année, la grande majorité des réserves amorcent une baisse des niveaux. Parallèlement, on a 12 % des nappes souterraines qui ont des niveaux déficitaires. Ce sont la nappe de la craie de Touraine, les nappes alluviales de la Garonne ou encore les nappes de l’ouest du Bassin Parisien.
Ce bilan explique qu’actuellement 113 arrêtés préfectoraux sont en vigueur. 40 départements, dont la moitié situés en Grand Ouest, connaissent des restrictions sur les usages non prioritaires y compris l’irrigation. Tous les usages qui ne concernent ni la santé et la salubrité, ni la sécurité civile, ni l’eau potable sont bannis. Ce qui veut dire : pas d’arrosage entre 8H et 20H, pas de lavage de voiture en-dehors d’une station de nettoyage, pas de remplissage de piscine. Le plan canicule de ces derniers jours a dérogé à l’obligation de fermer les fontaines publiques. Pour l’instant, le Nord, l’Est, la Bretagne, le Massif Central et la Corse semblent épargnés.
En France, nous avons en stock 2000 milliards de m3 d’eau douce dans 1200 nappes souterraines (dont 200 mesurent plus de 100 km2). 66 % de l’eau potable et 20 % de l’eau d’irrigation proviennent des nappes souterraines. L’approvisionnement de la population en eau potable n’est pas menacée car les sources d’approvisionnement sont variées et les réseaux sont suffisamment interconnectés. Cependant, pour 20 % du territoire métropolitain, les besoins en eau sont structurellement supérieurs aux ressources en eau disponibles.
La période où les pluies rechargent les nappes phréatiques se situe de septembre à avril. Si les précipitations sont alors inférieures à la normale de manière prolongée, c’est la sécheresse. Tous les scenarii de changement climatique tendent vers une augmentation de la fréquence et de l’intensité des sécheresses dans toute l’Europe du Sud d’ici à la fin du 21ème siècle. Ce qui entraînerait une diminution des ressources disponibles et une augmentation de la demande. Le Plan d’adaptation au changement climatique milite pour la diminution de l’ensemble des consommations d’eau de 20 % en 2020, l’adoption de pratiques moins consommatrices d’eau et le développement des activités là où la quantité d’eau disponible est la plus importante.
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