On ne peut pas dénigrer l’eau du robinet impunément
En 2007, l’embouteilleur Cristaline avait commis une campagne publicitaire d’une violence rare vis-à-vis de l’eau du robinet. Une tempête d’indignation avait soufflé, notamment chez la ministre du développement durable. La société Eau de Paris, qui gère l’eau potable de la capitale, le Syndicat des Eaux d’Ile de France et UFC-Que Choisir avaientt porté plainte. 8 ans plus tard, la Justice est passée et a rendu un verdict particulièrement sévère.
Une campagne de publicité à caractère choquant et mensonger qui tendait à la désinformation du public
Les visuels et les textes de cette campagne de publicité parue en janvier 2007 laissaient entendre que l’eau potable est issue du retraitement des eaux usées ou qu’elle contient des produits dangereux pour la santé. Le faire croire n’était pas seulement dénigrant pour les collectivités locales et les gestionnaires du service public chargés de produire et de distribuer l’eau potable, c’était aussi infamant pour les consommateurs qui ont choisi d’en boire.
A l’époque, le Centre d’Information sur l’Eau (C.I.Eau) avait jugé cette campagne très vulgaire et méprisante pour les consommateurs.
Dès la parution de la 12ème édition du Baromètre C.I.Eau/TNS Sofres en mars 2007, la justice était déjà rendue par les consommateurs
Lorsqu’en mars 2007 sort le Baromètre Centre d’Information sur l’Eau/TNS Sofres, les déclarations de consommation d’eau du robinet dépassent celles d’eau plate en bouteille de 7 points. Pour la première fois depuis 1999, les déclarations de consommation d’eau du robinet étaient supérieures à celle d’eau minérale (ce qui est toujours le cas, constaté par la 20ème édition du Baromètre du 9 avril 2015).
Trois mois après une polémique vertigineuse, les consommateurs avaient donc choisi leur camp, celui de l’eau du robinet, parce qu’elle est très contrôlée, sûre et globalement de bonne qualité.
Le 16 avril 2015, on a rendu justice à l’eau du robinet
Alors qu’en 2007, le président directeur général de Cristaline avait traité de menteurs les défenseurs de l’eau du robinet, le tribunal de grande instance de Paris a reconnu le 16 avril 2015 que les sociétés poursuivies « s’attaquent à un bien de première nécessité et portent atteinte de manière injustifiée à la qualité du produit, faisant peser un doute sur l’existence d’un risque pour la santé publique » et nuisent « au fonctionnement régulier d’un service public ». La condamnation a été sévère : 100 000 euros d’amende, 150 000 euros de dommages et intérêts et publication d’un communiqué judiciaire dans Le Figaro, 20 Minutes et Le Parisien.