No eaux sales ne font pas notre eau potable

Il est temps de mettre un terme à ce doute que partage encore bon nombre de personnes. Non, nos eaux usées qui partent dans les « égouts » ne servent pas à produire de l’eau du robinet !

Si l’usine d’assainissement jusqu’où elles sont transportées les dépollue, c’est pour les rendre « propres »  à la rivière, au fleuve ou à la mer les plus proches mais pas pour les faire couler à nos robinets. Retirer successivement les détergents,  les substances chimiques, les métaux lourds ou les germes fécaux, c’est indispensable pour protéger notre environnement et préserver notre santé.  Protéger notre environnement en dépolluant nos eaux usées, c’est, par exemple, éviter que flore et animaux ne disparaissent anéantis par nos savons pour le bain,nos teintures capillaires, les résidus des pots d’échappement de nos voitures, nos lingettes jetées dans les toilettes… c’est aussi combattre l’eutrophisation (algues vertes) qui asphixient cours d’eau et milieux marins, c’est enfin conserver à nos paysages leur beauté . Préserver notre santé en traitant nos eaux sales, c’est, par exemple, ne plus connaître les épidémies de peste, de cholera ou de typhus causées pendant des siècles par les eaux qui croupissaient dans les rues ou qui, par infiltration allaient polluer les ressources en eau, c’est également, dans les zones littorales, assurer la qualité sanitaire des coquillages que nous dégusterons et, à la mer comme à la campagne, se baigner sans risquer a minima le « dérangement intestinal ». Plus largement, assainir les eaux usées permet à un territoire de conserver ses activités économiques : agriculture, aquaculture, tourisme, activités de loisirs …

Depuis la prise de conscience qu’il faut économiser nos ressources en eau, de nouvelles utilisations des eaux usées ont été trouvées : arrosage des espaces verts collectifs, nettoyage de la voierie ou même chauffage urbain. Si le développement des technologies a permis ces avancées, cette valorisation de nos eaux sales se fait toujours  avec d’infinies précautions sanitaires et donc un traitement préalable des eaux usées.

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Marillys Macé

Directrice générale du Centre d’information sur l’eau, dont la vocation est d'apporter des connaissances pédagogiques sur l'eau distribuée et sur la gestion de l'eau en France, d'analyser les comportements des consommateurs et d'analyser le discours des médias.

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