L’hygiène a fait progresser l’innocuité de l’eau selon l’InVS
Jusqu’à la première guerre mondiale, des épidémies de choléra et de typhoïde sévissaient partout en Europe, faisant chaque année des milliers de victimes. Selon l’Institut de Veille Sanitaire (InVS), l’hygiène a fait progresser l’innocuité de l’eau.
L’hygiène, un enjeu historique de santé publique
En 1854, le docteur Snow démontrait le rôle de l’eau sur la santé et dans l’épidémie de choléra de Londres. Après avoir remarqué que les malades se concentraient autour d’un seul point d’eau public, et confronté à l’incrédulité des autorités, le médecin détruisit la fontaine d’eau publique afin d’en empêcher l’usage. L’épidémie déclina rapidement. En France, à la fin du 19e siècle, Louis Pasteur clama longtemps dans le désert que nous buvions 90 % de nos maladies. Tous les deux sont désormais considérés comme les précurseurs de l’école hygiéniste.
Dès la fin du 19e siècle, des réseaux d’eau potable sont construits. L’école hygiéniste rassemblait des experts sur l’eau de différents horizons : hommes politiques, ingénieurs, médecins… Tous œuvrèrent pour faire reconnaître l’utilité de construire des équipements qui assureraient une eau saine pour la santé. C’est ainsi que les grandes villes comme Paris, Lyon et Marseille s’équipèrent pour amener l’eau potable au domicile des habitants, tandis que la construction d’égouts répondait au besoin d’évacuer les eaux usées.
L’usage généralisé de l’eau courante, notamment pour le bain et la toilette corporelle, date de cette époque. En 10 ans, la consommation d’eau par jour et par habitant, est alors passée de 10 L à 100 L.
Des approches successives pour le contrôle du risque de l’eau
Le contrôle de l’eau distribuée a été instauré en France dès le début du 20e siècle, notamment grâce à la première loi d’hygiène publique qui date de 1902. La démarche d’évaluation quantitative des risques de l’eau sur la santé, apparue dans les années 1980, permet d’évaluer les risques imputables aux agents pour lesquels on connaît la relation dose/effet et les concentrations dans l’eau distribuée.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) indique que la surveillance épidémiologique reste nécessaire pour appréhender les tendances, les évènements anormaux ou évaluer les actions de santé publique.
Si le problème sanitaire pour le consommateur est à l’état d’hypothèse, il relève de la recherche et non de la surveillance épidémiologique. En revanche, si le problème est bien connu et contrôlé comme c’est le cas des nitrates dans l’eau, la priorité doit porter sur le contrôle de la bonne application des mesures de gestion, via le contrôle de l’eau distribuée. Enfin pour certains problèmes de santé auxquels l’eau de boisson contribue minoritairement (plomb) ou marginalement (pesticides), les systèmes de surveillance épidémiologique qui couvrent l’ensemble des types d’exposition sont les plus adaptés.
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