Les ressources d’eau alternatives pour les usages non domestiques

Les gestionnaires de l’eau sont sensibilisés aux coûts de l’eau potable, justifiés par la mise en œuvre de techniques performantes et par la gestion patrimoniale des canalisations d’eau. Ils deviennent également attentifs à la bonne gestion quantitative des ressources en eau. Ainsi, des solutions en ressources d’eau alternatives émergent, tenant compte de l’utilisation de l’eau de pluie.

L’utilisation des ressources d’eau alternatives par les collectivités

Les besoins des collectivités en ressources en eau sont nombreux. L’utilisation de ressources d’eau alternatives est privilégiée. Une eau moins qualitative que celle du réseau d’eau potable peut suffire pour : l’arrosage des espaces verts, le nettoyage de la voierie ou le lavage des véhicules par exemple.

C’est ainsi que des communes ont réhabilité des puits d’eau désaffectés ou des nappes à usage industriel pour approvisionner leur matériel de nettoyage ou d’arrosage mobile. D’autres puisent directement dans un cours d’eau pour arroser et pour nettoyer. Des piscines municipales réhabilitent les vidanges de leurs bassins de natation notamment pour leurs installations de toilettes. Des communes ont construit des cuves de récupération d’eau de pluie qu’elles utilisent uniquement pour des usages extérieurs puisque la réglementation actuelle interdit par précaution sanitaire l’utilisation de l’eau de pluie à l’intérieur des établissements de santé, des établissements sociaux et médico-sociaux, des maisons de retraite, des crèches et des écoles maternelles et primaires. Certaines ont même rendu obligatoire la récupération des eaux de pluie dans les nouveaux lotissements.

La rentabilité des ressources d’eau alternatives pour les consommateurs

Bien sûr, les ménages peuvent également mettre en place des solutions en ressources d’eau alternatives : utilisation d’un puit ou récupération de l’eau de pluie. Mais à la différence d’une collectivité qui investit dans les ressources d’eau alternatives pour, au final, répartir sa dépense sur des milliers de m3, un foyer mettra des années avant d’avoir un retour sur investissement. Sachant que l’ensemble des usages de l’eau dans une habitation est d’environ 150 litres par jour et par personne, les usages en eau autorisés correspondraient à 40 à 70 litres/j/personne. En prenant en compte la pluviométrie, en optimisant le dimensionnement, en estimant les coûts d’exploitation à 100 €/an et en retenant 3,40 euros le m3 comme coût moyen de l’eau du réseau, le retour sur investissement serait de 50 à 80 ans selon les volumes (source : Office International de l’Eau). Pourtant, cette solution est encouragée par le crédit d’impôt.

Les eaux usées : la réutilisation des eaux grises

Un dernier gisement existe ; celui des eaux des eaux grises, c’est-à-dire les eaux usées savonneuses provenant des douches, lave-vaisselle, lave-linge éviers et lavabos. Mais là, beaucoup reste à faire quant à la réutilisation des eaux grises et notamment vaincre les réticences naturelles.

 

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6177Les ressources d’eau alternatives pour les usages non domestiques

Marillys Macé

Directrice générale du Centre d’information sur l’eau, dont la vocation est d'apporter des connaissances pédagogiques sur l'eau distribuée et sur la gestion de l'eau en France, d'analyser les comportements des consommateurs et d'analyser le discours des médias.

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