Les pesticides seront interdits dans les espaces verts publics et privés

Dans le contexte du dérèglement climatique et les impératifs d’adaptation et de sobriété associés auxquels nous sommes désormais tous confrontés, ce 22 mars 2024 est plus que jamais l’occasion de rappeler, encore et toujours, les solutions qui permettront collectivement, de répondre aux nouveaux enjeux de l’eau.

L’utilisation non agricole des produits phytosanitaires représente entre 5 % et 10 % de leur utilisation globale. Une loi a été adoptée le 23 janvier 2014 pour interdire l’usage des produits phytosanitaires par les collectivités et, à terme, par les jardiniers amateurs.

A partir du 1er janvier 2020, les collectivités ne pourront plus utiliser de produits phytosanitaires pour l’entretien de leurs espaces verts. Dans un intérêt de sécurité publique, aéroports, voies ferrées et autoroutes resteront exclus du champ de cette loi. Quand aux pesticides, ils continueront à pouvoir être utilisés en cas d’urgence sanitaire (présence de nuées de moustiques ou de nids de frelons asiatiques par exemple). Beaucoup de communes ont intégré la non utilisation de produits phytosanitaires en utilisant des désherbeurs thermiques et en remettant à l’honneur la binette. Elles sont parfois critiquées par les administrés qui supportent difficilement que les herbes folles repeuplent trottoirs ou cimetières.

Quand à la moitié des Français qui possèdent un potager ou un jardin d’agrément, ils devront abandonner en 2022 l’utilisation de ces produits.

Le calendrier peut paraître lointain mais il tient compte de l’obligation qu’auront les collectivités à former leurs personnels à de nouvelles pratiques et les industriels à proposer des solutions plus naturelles.

Il faut rappeler que le danger potentiel liés aux produits phytosanitaires concerne au premier chef leurs utilisateurs directs et non les consommateurs exposés à leur présence éventuelle sous forme de trace dans l’alimentation et l’eau. Pour sa part, l’eau du robinet ne représente qu’entre 5 % et 10 % de la totalité des apports acceptables.

Dans son bilan de la qualité de l’eau au robinet  du consommateur vis-à-vis des pesticides en 2011-2012,  le ministère de la santé conclut : « Les eaux distribuées sont généralement de bonne qualité vis-à-vis des pesticides. En 2012, 95,5 % de la population ont été alimenté par de l’eau en permanence conforme aux limites de qualité ».

 

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Marillys Macé

Directrice générale du Centre d’information sur l’eau, dont la vocation est d'apporter des connaissances pédagogiques sur l'eau distribuée et sur la gestion de l'eau en France, d'analyser les comportements des consommateurs et d'analyser le discours des médias.

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Nathalie Davoisne

Nathalie Davoisne est responsable des Relations extérieures, Médias et Études au Centre d'Information sur l'Eau.

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