Les inondations
Si l’eau est souvent vue comme salvatrice, il ne faut pas oublier sa force dévastatrice. Les inondations subies actuellement nous le rappellent. La médiatisation des tremblements de terre nous fait souvent oublier qu’ils font moins de victimes que les inondations. Chaque année, à travers le monde, les inondations provoquent en moyenne la mort de 20 000 personnes, sans compter les millions de personnes qui subissent les contrecoups : déplacements, désastres sanitaires et économiques…
Une inondation peut survenir suite à des précipitations qui augmentent le débit des cours d’eau, à des nappes souterraines trop remplies ou en cas de marées à fort coefficient associées à des conditions météorologiques violentes.
Si les précipitations sont importantes et que le sol est déjà saturé d’eau, l’eau ne peut pas s’infiltrer et 100 % des masses d’eau vont alors ruisseler. Dans cette situation exceptionnelle, aucun élément ralentisseur de crue (forêt, cultures…) n’a d’efficacité et aucun obstacle (urbanisation) ne joue un rôle déclencheur.
D’un point de vue général, le risque d’inondation peut être exacerbé quand, pour répondre à des besoins économiques ou sociaux, les cours d’eau ont été aménagés, couverts ou déviés, ce qui a augmenté leur vulnérabilité au risque d’inondation. Les remontées des nappes dépendent de la nature et de la composition des sols ; les nappes les plus vulnérables sont celles composées de craie. Certaines inondations (crues sur la Loire ou de la Garonne , inondation en région parisienne par exemple) auraient un impact économique national.
Sur les 36 000 communes que compte la France, 19 000 sont exposées au risque d’inondation. Parmi elles, 864 communes côtières sont vulnérables au risque d’inondation. La population qui s’installe sur le littoral est en constante augmentation. En 2006, plus de 6 millions de Français habitaient dans une commune côtière menacée par une submersion marine.
Depuis 1982, 26 073 communes ont subi des inondations et des coulées de boues et 589 communes côtières ont subi des submersions marines qui ont entraîné un état de catastrophe naturelle (source : ministère Ecologie).
Faisant suite au bilan catastrophique des inondations en Europe au cours des dernières décennies, la Communauté européenne a adopté en 2007 une directive qui fixe une méthode pour permettre aux territoires exposés de travailler à réduire les conséquences négatives des inondations, c’est à dire à mieux connaître les mécanismes de propagation des crues. En France, des plans de prévention identifient les zones dans lesquelles les habitations sont interdites et celles dans lesquelles elles doivent respecter des conditions techniques. Pour la période 2011-2015, l’Etat finance des projets de prévention des inondations à hauteur de 350 millions d’euros.
On oublie trop souvent que le réseau d’assainissement des eaux usées, en récupérant les eaux pluviales, peut éviter ou amoindrir des inondations, en stockant des milliers de m3 d’eau. Il en est de même des bassins de rétention qui évitent aux eaux de pluie d’arriver en masse dans le milieu naturel. Les bassins de rétention sont d’ailleurs obligatoires notamment dans les parkings des centres commerciaux, les autoroutes, les zones industrielles…
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