L’eau, source de vie ou vecteur de maladies ?

Le 10 février 2015, Les matinales de (re)sources organisaient au Collège des Bernardins (Paris), un débat qui posait la question : « L’eau, source de vie ou vecteur de maladies ? Benoît Miribel, directeur de la fondation Mérieux, Renaud Piarroux, médecin et spécialiste de l’épidémiologie et Alain Boinet, fondateur de Solidarités International apportaient leurs réponses.

Pourquoi l’eau tue-t-elle encore entre 2,5 et 3,5 millions de personnes par an ?

L’eau a un impact direct sur le corps humain, d’un point de vue biologique.  L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recense encore entre 15 à 20 maladies hydriques. Si l’on sait que l’eau peut tuer, son mauvais traitement peut également tuer.  En Inde, par exemple, les eaux usées des hôpitaux, qui ne sont pas traitées, se retrouvent dans la nature et ont un impact immédiat sur les populations. La défécation en plein air touche encore près d’un milliard de personnes. Sur les 3,6 millions de personnes mortes en 2013 des conséquence d’une eau insalubre, 3 millions d’entre elles avaient moins de 15 ans. (Benoît Miribel)

Quelles maladies hydriques sévissent encore ?

Le choléra ressurgit durant la seconde partie du XXème siècle et au XXIème siècle. La moitié des cas sévissent en Asie et, hors l’épisode haïtien, l’autre moitié en Afrique. Le choléra survient là où il y a une possibilité de contamination de l’eau par des matières fécales, par le biais des eaux de pluie ou des latrines qui contaminent les eaux de surface, notamment les lacs. D’autres maladies diarrhéiques, l’hépatite et la typhoïde peuvent également être transmises de manière similaire. 70 % des maladies diarrhéiques sont liées à la contamination des eaux de boisson. (René Piarroux)

Quelles actions à mener pour faire reculer les maladies hydriques et favoriser l’accès à l’eau potable ?

il faut des politiques sanitaires qui engagent les gouvernements au niveau international.  La non prise en compte des investissements nécessaires par les gouvernements et par la communauté internationale se paie en terme de maladies  et quand les gens sont malades, ils ne travaillent pas. Il faut donc montrer aux Etats  le coût pour les sociétés de ne pas prendre en compte le traitement de l’eau et des eaux usées. (Benoit Miribel) L’éducation est aussi une manière de lutter contre la propagation des maladies hydriques. (Alain Boinet)

 

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Marillys Macé

Directrice générale du Centre d’information sur l’eau, dont la vocation est d'apporter des connaissances pédagogiques sur l'eau distribuée et sur la gestion de l'eau en France, d'analyser les comportements des consommateurs et d'analyser le discours des médias.

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