Le temps des pesticides

Les pesticides et herbicides, ou produits phytosanitaires, regroupent des substances chimiques utilisées pour protéger les plantes contre les organismes nuisibles et pour détruire les végétaux indésirables.  Ils sont utilisés en agriculture, en ce moment même de l’année, et aussi par les collectivités locales pour l’entretien de leurs espaces verts, par différents services publics pour le désherbage des voies ferrées, des accotements, des routes et autoroutes. Les particuliers les utilisent pour l’entretien de leur jardin, comme les industriels (bois et textile par exemple).

La contamination des ressources en eau provient du lessivage des sols et des végétaux traités, du ruissellement dans les eaux de surface (rivières, fleuves, lacs…) et les eaux souterraines.Sans compter les eaux de pluies qui peuvent également contenir des traces de produits phytosanitaires. Si 91 % des cours d’eau et 70 % des eaux souterraines sont touchés par les pesticides (source : ministère du développement durable 2009), la qualité de l’eau distribuée à nos robinets se maintient et s’est même améliorée en quelques années grâce à une mobilisation technologique dans les traitements. (1/3 des volumes prélevés pour l’alimentation en eau potable nécessite un traitement poussé). L’apport hydrique reste donc une source marginale d’exposition (contrairement à l’alimentation en fruits et légumes)..Pour l’eau du robinet, la norme fixe à 0,1 μg/l la concentration maximale d’un pesticide et ne doit pas dépasser 0,5 μg/l  lorsqu’on se ytrouve en présence de plusieures substances. Pour répondre à ces normes sévères, on applique  lors du processus de production d’eau potable des traitements physico-chimiques, avec utilisation du charbon actif en grains ou en poudre par exemple. .L’Institut national du cancer a diffusé, en juin 2009, un communiqué rappelant qu’il n’existe pas d’études établissant le lien entre les traces de pesticides dans les eaux de boisson et les risques de cancers

Les voies de contamination suspectées sont essentiellement respiratoires ou cutanées. Les études épidémiologiques disponibles qui décrivent des risques sanitaires liés aux pesticides, en particulier des effets cancérogènes, portent en fait sur les expositions environnementales et/ou professionnelles à certains de ces produits.

L’utilisation massive des pesticides fait cependant l’objet ces dernières années d’une prise de conscience aiguë. Certaines substances sont désormais interdites et des efforts sont entrepris pour favoriser des utilisations de produits phytosanitaires plus raisonnées. Cependant, nous avons du mal parfois à observer des résultats. Effectivement, la nature a un temps de réponse plus ou moins long : selon sa vitesse d’écoulement, une eau pourra être à nouveau en bon état en quelques mois ou quelques années.

 

 

 

Photo©ChristopheB – Fotolia

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Marillys Macé

Directrice générale du Centre d’information sur l’eau, dont la vocation est d'apporter des connaissances pédagogiques sur l'eau distribuée et sur la gestion de l'eau en France, d'analyser les comportements des consommateurs et d'analyser le discours des médias.

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