L’eau peut être l’ennemie des femmes

En ce 8 mars, avant de partir au Forum mondial de l’eau à Marseille,  je pense aux femmes à travers le monde qui subissent le manque d’eau potable et le manque d’assainissement de base. Que dire de ce million et demi de mères qui, chaque année, ont le cœur déchiré par la mort de leur enfant d’une simple diarrhée…  parce que l’eau était insalubre. C’est inacceptable.

Je pense à ces millions de femmes qui meurent de maladies hydriques (choléra, typhoïde) ou de maladies liées à un environnement insalubre (paludisme, fièvre noire…). Sans oublier les millions de femmes et de jeunes filles qui, chaque jour, marchent trois à six heures pour aller chercher les 40 à 60 litres d’eau utiles à la famille.

Je n’oublie pas non plus les centaines de milliers de petites filles dans le monde, qui ne vont pas à l’école… parce qu’il n’y a pas de toilettes. Ce qui existe aussi en France (on le sait moins, eh oui!), où des milliers de filles  se retiennent de faire pipi (un risque pour leur santé) parce que, dans leur établissement scolaire, la porte des toilettes ne ferme pas ou la saleté y est rebutante.

Au-delà des enjeux  vitaux, il faut avoir présent à l’esprit que le manque d’eau ou sa mauvaise qualité a une répercussion immense sur des millions de jeunes filles et de femmes : celle de les priver d’éducation, et donc de ne pas leur donner leur indépendance économique.

Ce n’est pas une Journée de la Femme qui réglera ces problèmes. Espérons que le 6ème Forum mondial de l’eau, aura les solutions. Le Centre d’information sur l’eau fera le compte-rendu des nombreux débats prévus sur ce sujet.

Promis.

Photo©Living Legend-fotolia

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Marillys Macé

Directrice générale du Centre d’information sur l’eau, dont la vocation est d'apporter des connaissances pédagogiques sur l'eau distribuée et sur la gestion de l'eau en France, d'analyser les comportements des consommateurs et d'analyser le discours des médias.

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