La solidarité pour éviter les conflits de l’eau
Brice Couturier, chroniqueur à France Culture, s’exprimait le 20 janvier 2013 sur les risques de conflits pour l’accès aux ressources.
Il rappelait que la population mondiale est passée d’un milliard en 1900 à 7 milliards actuellement (pour frôler les 9 milliards dans 20 à 30 ans) et que, pour couvrir ses besoins, la Terre ne dispose, hier comme aujourd’hui, que de 0,7 % d’eau douce, les 99,3 % restants étant soit de l’eau salée soit de l’eau douce indisponible. De plus, l’eau est une ressource non substituable, au contraire du pétrole, et compliquée à transporter, au contraire du gaz.Or, urbanisation galopante, envie légitime des pays émergents d’adopter de nouveaux comportements alimentaires et changement climatique vont rendre l’eau plus difficile d’accès et donc en faire un objet de convoitise.
Brice Couturier donne comme exemple contemporain le cas de l’Ethiopie qui construit un immense barrage sur le Nil qui prive l’Egypte, le Soudan et huit autres états d’eau en quantité suffisante, mettant en péril leurs activités économiques. L’Egypte et le Soudan se partageaient jusqu’à présent les eaux du Nil grâce à des accords internationaux. A l’époque, l’Ethiopie n’avait pas été associée.
Brice Couturier montre que la gestion de l’eau ne peut pas être de la compétence d’un Etat mais doit être partagée par tous les états concernés. Beaucoup de pays à travers le monde en ont pris conscience depuis longtemps. En Europe, la gestion transfrontalière du Rhin et du Danube est en place.
En France, des territoires pratiquent aussi cette solidarité amont- aval pour que les projets menés à l’amont d’un cours d’eau n’ait pas un impact néfaste sur les populations de l’aval (inondations, pénurie d’eau, abandon d’activités économiques…).