La réutilisation des eaux grises : entre préservation environnementale et impact sanitaire
Dans un contexte de développement durable, tous les efforts portent sur la préservation de la ressource en eau et les manières de ne pas la gaspiller. L’utilisation de nos eaux grises (eaux provenant de nos salles de bains, des lave-linge et éventuellement de nos cuisines) est bien souvent évoquée. L’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (ANSES) a publié son expertise sur ce sujet en février 2015.
L’utilisation des eaux grises traitées pour des usages domestiques n’est pas autorisée en France
Au contraire d’autres pays (Australie, Etats Unis, Israël, Japon), l’utilisation des eaux grises, même traitées, pour des usages domestiques n’est pas autorisées en France sauf à titre dérogatoire et expérimental. Les eaux grises présentent en effet une contamination microbiologique et physico-chimique qui les rendent impropres à des usages alimentaires et à ceux liés à l’hygiène corporelle.
Les recommandations de l’ANSES pour éviter des risques sanitaires liés aux eaux grises
Les experts de l’ANSES pensent que la littérature disponible à ce jour est insuffisante pour caractériser avec exhaustivité tous les dangers liés aux différents contaminants des eaux grises issus du lavage des mains (présence de micro organismes dont certains pathogènes), des produits d’hygiène corporelle et cosmétiques et des produits d’entretien.
Selon l’ANSES, en l’état actuel des connaissances, on peut seulement envisager une utilisation des eaux grises pour l’alimentation de la chasse d’eau, le lavage des surfaces extérieures sans nettoyeur à haute pression (risque de nébulisats) et l’arrosage des espaces verts. Et encore faut-il que les eaux grises respectent des critères de qualité et donc obligatoirement un traitement dont l’efficacité est difficile à garantir dans la mesure où elle est extrêmement variable selon les activités et comportements des utilisateurs.