La France a signé la Convention internationale sur le mercure
La Convention de Minamata sur le mercure a été adoptée le 10 octobre 2013 au Japon par 139 gouvernements. Cet accord contraignant, issu de 5 ans de négociations sous l’égide du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), permettra d’éliminer à terme les émissions et les rejets de ce métal toxique dans l’air, la terre et l’eau.
Une convention qui rend hommage aux victimes
Le Japon compte parmi les pays les plus touchés par l’intoxication au mercure. Le nom de la convention rend hommage aux nombreuses victimes qui avaient été intoxiquées entre 1932 et 1966 après avoir consommé des fruits de mer pollués de la baie de Minamata. Le syndrome neurologique causé par l’intoxication aigüe au mercure est connu sous le nom de « maladie de Minamata ». Depuis lors, la ville s’est réinventée pour devenir une cité écologique, acquérant une renommée internationale pour sa multitude de programmes de recyclage et de protection de l’environnement.
La première convention mondiale sur la santé et l’environnement à voir le jour depuis près d’une décennie
Cet accord est remarquable car, malgré les effets persistants de la crise financière mondiale, beaucoup de pays sont prêts à engager des ressources pour lutter contre les effets nocifs du mercure.
Les gouvernements se sont accordés sur un certain nombre de produits, dont la fabrication, l’importation et l’exportation seront interdites d’ici 2020 (batteries, Commutateurs et relais, certaines lampes fluorescentes compactes, savons et cosmétiques visant à éclaircir la peau, thermomètres et tensiomètres). Ils ont convenu que chaque pays définira une stratégie visant à réduire la quantité de mercure utilisée dans les mines d’or. La Convention règlemente aussi les émissions et les rejets de mercure provenant des grandes installations industrielles telles que les centrales au charbon, les chauffe-eaux industriels, les incinérateurs de déchets et les cimenteries.
Les effets du mercure sur le système nerveux sont connus depuis plus d’un siècle
Le chapelier fou d’Alice au pays des merveilles vivait à une époque où les chapeliers enduisaient les bords des chapeaux de ce métal liquide pour les renforcer, inhalant ce faisant des vapeurs toxiques.
Les mines d’or à petite échelle et les centrales au charbon sont les deux principales sources mondiales de pollution par le mercure. Les mineurs inhalent le mercure pendant le chauffage du métal. Le mercure rejeté dans les cours d’eau et les effluents contamine les poissons, la chaîne alimentaire et les populations en aval.
« Le mercure est l’une des dix substances chimiques les plus préoccupantes pour la santé publique, car il peut se disperser et persister dans les écosystèmes sur plusieurs générations, soumettant les populations exposées à de graves problèmes de santé, y compris l’affaiblissement de leurs facultés intellectuelles. » rappelle la Directrice générale de l’OMS, Margaret Chan.