Faut-il réutiliser les eaux usées ?
Dans un contexte de pénurie d’eau et de stress hydrique qui tend à se répéter, il faut trouver des alternatives au puisage dans les réserves d’eau douce. L’objectif de la Communauté européenne est de passer de 1,7 milliards m3 à 6 milliards m3 d’eaux usées réutilisées pour réduire de 5% le stress hydrique.
Réutiliser les eaux usées traitées
Devant l’urgence encore amplifiée parla sécheresse de l’été 2022 et la sécheresse hivernale 2023, la préservation des ressources en eau devient une priorité non discutable. Au-delà des besoins de la nature, agriculture, industrie, collectivités et particuliers s’abreuvent tous aux réserves en eau douce, qu’il s’agisse d’eaux de surface ou de nappes phréatiques. L’urgence est actuellement de mettre en place des solutions pour économiser l’eau ou fabriquer l’eau pour les différents usages. Chacune de ces solutions n’est pas miracle car elles peuvent avoir des revers ; il faut donc les utiliser au cas par cas selon les particularités locales.
Par exemple, l’effort pourrait en premier lieu porter sur les stations littorales de dépollution. Comme toutes les unités de traitement des eaux usées, elles retournent les eaux usées à la nature. Sauf que, dans ce cas, c’est l’eau douce qui repart dans la mer et se mélange à l’eau salée.
Recycler les eaux usées
Actuellement, sur les 30 000 unités de dépollution des eaux usées, seules 77 sont équipées pour réutiliser les eaux usées traitées.
De la même façon que certains matériaux se recyclent et reprennent vie, l’eau peut se réutiliser après traitement.Il s’agit de récupérer en sortie de station d’épuration les eaux usées au lieu de les rejeter dans la nature après traitement et de faire un traitement complémentaire pour éliminer plus finement risque sanitaire et substances chimiques.
L’avantage principal de la “réut“, c’est la préservation des ressources naturelles en eau. De cette manière, durant une sécheresse par exemple, une ressource sera moins sollicitée. Ce moindre puisage dans la ressource permet la conservation d’un équilibre dans le cycle de l’eau et dans sa chimie, contribuant à préserver les espèces, animales et végétales, directement dépendantes de ces ressources.
Certains pays subissant régulièrement les assauts de vagues de chaleur ont un temps d’avance sur la France qui, jusqu’à présent, n’avait pas eu à subir de si grands stress hydriques. Compte tenu des prévisions climatiques, la France risque fort de voir des canicules estivales se répéter dans les années à venir, mettant à mal nos réserves d’eau douce.
Des multiples applications
De l’irrigation des cultures au refroidissement des turbines en passant par l’arrosage des espaces verts (dont les golfs et les stades), le nettoyage des rues, des équipements et des véhicules mais aussi par le remplissage de piscines municipales ou la fourniture d’eau potable, il existe de nombreuses applications aux eaux usées traitées. Chaque usage nécessite bien évidemment des traitements sanitaires plus ou moins poussés.