Eau de pluie : doit-on la récupérer ?

Les consommateurs français s’interrogent sur l’utilisation de l’eau de pluie dans leur quotidien et ce, au-delà de l’arrosage de leur jardin ou de leur balcon.

Utiliser l’eau de pluie demande de la prudence

Certains usages domestiques, comme la chasse d’eau ou le nettoyage des sols, n’ont pas besoin d’une eau potable. Mais, récupérer l’eau de pluie pour un usage intérieur requiert un réseau de distribution intérieur indépendant de celui de l’eau potable et donc entraîne des frais d’installation importants (entre 4500 et 9500 euros estime-t-on) difficiles à rentabiliser sur le court terme même en tenant compte du crédit d’impôt. A cela s’ajoutera la taxe d’assainissement puisque l’eau de pluie utilisée ira rejoindre le réseau des eaux usées. Il faudra en tous les cas prendre les précautions qui s’imposent pour ne faire courir aucun risque sanitaire aux occupants de la maison ainsi équipée.

L’eau de pluie n’est pas toujours propre`

La récupération d’eau de pluie se fait à partir d’un toit sur lesquels on peut trouver déjections d’oiseaux ou microparticules de métaux lourds. La réglementation n’impose aucune restriction pour l’usage extérieur ( sauf pour la piscine où l’eau de pluie ne doit servir qu’à la remplir au tiers) tandis qu’il n’est pas question d’utiliser l’eau de pluie pour se laver ou laver la vaisselle. Quant au lave-linge, c’est pour l’instant à titre expérimental. Ceci étant, l’utilisation des eaux de pluie peut être un geste éco-citoyen puisque la récupération des eaux pluviales permet de diminuer les risques d’inondations en cas de fortes pluies. Ce peut être une solution pour remédier à l’imperméabilisation croissante des sols puisque l’eau ainsi stockée sera éliminée plus progressivement.

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Marillys Macé

Directrice générale du Centre d’information sur l’eau, dont la vocation est d'apporter des connaissances pédagogiques sur l'eau distribuée et sur la gestion de l'eau en France, d'analyser les comportements des consommateurs et d'analyser le discours des médias.

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