Dessaler l’eau de mer pour accroître la ressource en eau
Les ressources en eau représentent 2,5 % du volume d’eau de la Terre alors que les besoins sont de plus en plus importants. La majorité des zones de consommation sont situées sur les littoraux maritimes. Pourquoi alors ne pas dessaler l’eau de mer et ainsi disposer d’une ressource alternative ?
Le coût énergétique du dessalement
En moyenne, on mesure 35 g de sels par litre d’eau de mer. Dans les zones chaudes, la salinité varie de 36 à 39 g/l, et même 60 g/l dans le Golfe Persique, tandis que dans les zones maritimes froides, on mesure 7 g/l. On calcule que le coût énergétique théorique pour dessaler une eau à 35 g/l est de 536 wattheures par m3.
Un choix de procédés de dessalement
Seuls les navires utilisent encore le procédé de dessalement par distillation. Celui-ci consiste à récupérer la chaleur produite par les moteurs et les chaudières avec des coûts énergétiques bas, de l’ordre de 6 à 15 kWh par m3. Pour les eaux saumâtres à faible concentration en sels, on peut utiliser la filtration sur membrane où l’eau de mer est soumise à un courant électrique qui entraîne les ions. L’osmose inverse est la solution la plus économique. Elle permet le dessalement grâce à la pression exercée par une membrane de façon supérieure à celle de la concentration en sels . Ici, le procédé est exclusivement mécanique avec une dépense énergétique de l’ordre de 4 kWh/m3.
Les professionnels développent actuellement la distillation membranaire. Elle peut fonctionner grâce au solaire ou au nucléaire. Cela consiste à laisser passer l’eau sous forme de vapeur à travers des membranes qui sont imperméables à l’eau liquide.
Comment fonctionne une unité de dessalement d’eau de mer
L’eau est captée soit directement soit par un puits dans une nappe en continuité avec la mer.
On procède à un prétraitement de filtration et de chloration pour éviter que les microorganismes prolifèrent et on applique un traitement antitartre. L’eau adoucie sera ensuite aérée et son pH sera corrigé. Tout au long du traitement, on aura fait attention à ne pas produire d’additifs nuisibles au milieu marin puisque ensuite les boues et saumures seront rejetées en mer, loin du rivage.
Une production minoritaire mais en développement
On dénombre actuellement 13 000 unités de dessalement à travers le monde pour une production journalière de 58 millions de m3 soit 1 % de la consommation d’eau potable. On table sur une croissance de 10 % par an. Les plus grandes stations se situent sur le pourtour de la Péninsule Arabique. La plus grande se trouve aux Emirats Arabes Unis avec une production de 900 000 m3/jour.
Les tendances
On construit des installations de plus en plus grandes équipées en osmose inverse afin de pouvoir diminuer le coût du m3. Les évaluations sur le dessalement en agriculture tendent à montrer que ce n’est pas rentable d’irriguer avec cette ressource alternative.