Coopération internationale de l’eau au Mali

Cooperation internationale Mali

L’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé 2013 Année internationale de la coopération dans le domaine de l’eau. Pour illustrer ce sujet, je parlerai de la coopération internationale de l’eau au Mali, qui connaît une situation difficile depuis mars 2012. Je me suis inspirée de la Lettre Spéciale Mali de Programme Solidarité Eau (pS-Eau).

La coopération décentralisée pour l’eau au Mali doit continuer malgré les tempêtes

75,5 % de la population malienne ne peut satisfaire ses besoins en eau potable, 73 % des urbains et 93,6 % des ruraux n’ont pas de système d’assainissement amélioré. Le Mali est l’un des principaux pays où s’exerce la coopération décentralisée non gouvernementale française avec les acteurs maliens du secteur de l’hydraulique et les habitants pour mener à bien des programmes d’accès à l’eau et à l’assainissement. Au fil du temps, des liens humains se sont créés. Malgré les doutes et les difficultés dus à l’insécurité, Pierre-Marie Grondin, directeur du pS-Eau, exhorte les collectivités françaises et les agences de l’eau, les moteurs de la coopération décentralisée pour l’eau au Mali, à ne pas laisser perdre les acquis : « Stopper les actions dans ces domaines, c’est infliger une double peine aux Maliens : plongés dans l’insécurité quotidienne et les inquiétudes face à l’avenir, devraient-ils aussi se voir privés d’accès au minimum vital ? ».

Succès du partenariat Angers-Bamako pour l’eau potable

Angers et son agglomération se mobilise depuis plus de 30 ans sur des opérations d’alimentation en eau potable de quartiers de Bamako éloignés du réseau de l’opérateur national. Les autorités et services techniques des deux villes et leurs acteurs associatifs et socioprofessionnels sont engagés. Dans le cadre du partenariat Angers-Bamako pour l’eau potable, les besoins et les projets sont identifiés en association avec les autorités bamakoises. Puis la direction de l’hydraulique angevine fournit ses connaissances en hydrogéologie. La réalisation des équipements s’appuie sur les bureaux d’études et entreprises locales. La maitrise d’ouvrage est assurée par un coopérant d’Angers et  par un agent du district de Bamako. Ce partenariat Angers-Bamako pour l’eau potable a aussi permis de  créer à Sibiri-Bougou, un quartier sud de Bamako de 10 000 habitants, un réservoir alimentant 5 bornes-fontaines d’eau potable. Ainsi, la population n’a plus besoin de se déplacer sur des distances importantes pour s’alimenter en eau. Pour assurer la pérennité de ces ouvrages, la population a également été sensibilisée à sa bonne utilisation.

La loi Oudin-Santini fait vivre la coopération internationale de l’eau

Depuis 2006, la loi Oudin-Santini sur la coopération internationale permet aux communes et à leurs établissements de prélever jusqu’à 1 % sur leur budget pour mener des actions de coopération internationale de l’eau avec des collectivités étrangères pour installer l’eau potable ou des systèmes d’assainissement d’eaux usées. On estime qu’ainsi sont mobilisés en France 100 millions d’euros chaque année.

L’accès aux ressources en eau représente un enjeu de taille dans le monde. L’essor démographique des 25 prochaines années s’accompagnera d’une utilisation massive de l’eau. Explications sur le site du Centre d’information sur l’eau.

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Marillys Macé

Directrice générale du Centre d’information sur l’eau, dont la vocation est d'apporter des connaissances pédagogiques sur l'eau distribuée et sur la gestion de l'eau en France, d'analyser les comportements des consommateurs et d'analyser le discours des médias.

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