Conférence Environnementale : l’eau aussi
Les 14 et 15 septembre 2012, la première Conférence environnementale a installé en France le processus de transition écologique. Ouvrir un dialogue environnemental et répondre aux urgences environnementales sans nier les contradictions de la société : tels sont les objectifs fixés à ce rendez-vous annuel.
L’eau fait partie des débats en filigrane. D’abord, parce que l’exigence environnementale recèle des opportunités pour l’emploi. L’eau est en bonne place dans ce challenge car la France possède dans cette filière des compétences considérables pour la production d’eau potable ou la dépollution des eaux usées mais aussi dans le développement d’écotechnologies créatrices d’activité : production d’énergie à partir de biogaz et biomasse des stations d’épuration, efficacité énergétique des usines de traitement d’eau potable et des stations de dépollution, développement de nouveaux procédés de traitement… Ensuite, parce que le Gouvernement a rappeler que l’accès à l’eau faisait partie du pilier social du développement durable : la loi autorisera donc les collectivités locales qui le souhaitent à mettre en place une tarification progressive (en effet, les communes ou communautés de communes sont les seules décisionnaires en matière de tarif de l’eau). Il a aussi été annoncé que la part du nucléaire dans la production d’électricité sera ramenée à 50 % en 2025. Cela impliquera la baisse des prélèvements d’eau pour refroidir ces installations : actuellement 19 milliards de m3 d’eau y sont consacrés même si l’essentiel, soit 17,7 milliards de m3, est restitué au milieu. Il faudra sans doute augmenter nos capacités en énergie hydraulique tout en prenant en compte que les retenues d’eau peuvent perturber les dynamiques fluviales et les milieux aquatiques. Les conclusions de la Conférence ont également réaffirmé l’effort de réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires. Pour la prévention des risques sanitaires environnementaux, la recherche et la formation en toxicologie seront encouragées et la définition des perturbateurs endocriniens sera approfondie.
Avant la tenue de la Conférence environnementale, le Gouvernement avait demandé l’établissement d’un diagnostic des engagements pris en 2007 lors du Grenelle de l’Environnement. Parmi les 29 indicateurs proposés, je retiendrai les trois qui concernent, de près ou de loin, la ressource en eau. L’indicateur n° 16 rappelle qu’en 2006, 41,5 % des eaux de surface et 58,9 % des eaux souterraines étaient en bon état écologique et chimique. La cible était d’atteindre 66,7 % de bon état en 2015 et 90 % en 2020. Les résultats 2010 ne sont pas fournis… L’indicateur n° 18 sur l’usage des produits phytopharmaceutiques et des biocides montre qu’en 2008 68,8 millions de doses unités ont été utilisées, que la cible est d’en utiliser 34,4 millions en 2018 et qu’en 2010, ont été utilisées 70,6 millions de doses unités. Enfin, l’indicateur n° 20 sur le nombre de substances chimiques évaluées était de 3 en 2007, 44 en 2012 et qu’il faut atteindre 88 en 2015.
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