Aluminium : un élément naturel omniprésent

Aluminium : un élément naturel omniprésent

Nous sommes nombreux à avoir la perception que l’aluminium est un matériau issu de l’industrie chimique que l’on retrouve seulement dans les transports, le bâtiment et la feuille de papier d’alu de notre sandwich. Or, l’aluminium est un élément naturel omniprésent dans notre quotidien : eau potable, alimentation, cosmétiques…

L’aluminium est un élément naturel

L’aluminium est le 3ème élément de la croûte terrestre. Il entre dans la composition de tous les sols, plantes et tissus animaux. Nous y sommes donc exposés directement. L’érosion, le lessivage des minéraux dans les sols, la contamination par les poussières atmosphériques et les précipitations constituent les principales voies d’accès de l’aluminium au milieu aquatique. C’est le minerai de bauxite qui permet de produire l’aluminium qui sert dans l’aéronautique, l’agroalimentaire, la chimie ou encore l’industrie pharmaceutique.

24H de ma vie avec l’aluminium

95 % de mes apports en sels d’aluminium proviennent l’alimentation. Pour un adulte, l’apport journalier moyen en aluminium par l’alimentation pour la santé est estimé entre 3 mg et 6 mg. Cependant, mon passage dans la salle de bains est aussi mon premier contact de la journée avec l’aluminium : cosmétique, crème pour le visage, déodorant, dentifrice effet blancheur en contiennent. Par exemple, l’application d’antiperspirant, à raison de 0,5 g de produit, apporte 100 milligrammes d’aluminium.

Avec le yaourt et les céréales du petit-déjeuner, c’est 1,5 mg de plus au bas mot. La pomme du « creux de 11 H » en contient comme tous les végétaux ; elle est même un des fruits les plus fournisseurs d’aluminium par l’alimentation. Pour mon déjeuner, je fais une papillote dans du papier d’aluminium avec du poisson (1,2 mg) et un jus de citron. J’obtiens un plat où l’acidité a démultiplié les oxydes d’alumine du contenant et du contenu. Tout l’après-midi, je bois du thé dont les feuilles accumulent des quantités élevées d’aluminium. Résultat : mon litre de thé m’a fourni, selon le temps d’infusion, entre 0,74 et 4,2 mg d’aluminium.

Tout en préparant le repas du soir, je bois une canette de soda en regardant cuire dans une casserole en aluminium mes haricots verts (0,5 mg d’aluminium) en conserve sur lesquels j’ajoute un peu de sel et je tourne la compote de rhubarbe (4 mg d’aluminium aux 100 g) qui mijote dans une casserole en téflon : mon apport d’aluminium par l’alimentation est au top entre celui provenant des produits dont certains sont particulièrement riches en aluminium, d’une « migration » des contenants, des additifs ajoutés aux produits transformés et du sel traité au silicate d’aluminium. Je me lève dans la nuit pour soulager mes brûlures gastriques, en prenant un antiacide en vente libre ; c’est une source potentielle d’aluminium (entre 500 et 5 000 mg par jour selon la dose !).

Santé : l’eau représente moins de 10 % de l’apport quotidien en aluminium

La présence dans l’eau de distribution est liée à sa présence naturelle dans la ressource en eau et à l’utilisation des sels d’aluminium lors de l’étape de coagulation-floculation-décantation pour éliminer les substances organiques. La réglementation exige que la dose d’aluminium ne dépasse pas les 200 microgrammes par litre d’eau potable pour notre santé. Nous sommes là sur des doses mille fois moins élevées que celles que l’on peut retrouver dans les aliments (200 microgrammes = 0,2 milligramme).

Selon les études, la fraction de la dose de l’aluminium dans l’eau potable qui atteint réellement la circulation sanguine (biodisponibilité) varie entre 0,1 et 0,5 % de la dose ingurgitée (1 % lorsqu’il s’agit d’aliments).

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Marillys Macé

Directrice générale du Centre d’information sur l’eau, dont la vocation est d'apporter des connaissances pédagogiques sur l'eau distribuée et sur la gestion de l'eau en France, d'analyser les comportements des consommateurs et d'analyser le discours des médias.

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