6ème Forum mondial de l’eau à Marseille : et après ?
Le 13 juin 2011, le Cercle Français de l’Eau a organisé une conférence débat « Marseille, et après ? » au Sénat. Plusieurs intervenants ont éclairé cette question. Guy Fradin, vice-président du Comité International du 6ème forum mondial de l’eau, pense qu’il restera de ce Forum l’originalité du Village des Solutions et des 1500 solutions proposées qui sont un tremplin pour le 7ème Forum Mondial de l’Eau qui se tiendra en Corée en 2015.
Martine Vassal, adjointe au maire de la Ville de Marseille, a rappelé que « tous les forums sont compliqués. La difficulté étant d’aller vers la cause de l’eau plutôt que vers la défense d’intérêts locaux du pays organisateur ». Marseille a été la capitale de l’eau durant quelques jours et que la ville continuera à se mobiliser, notamment pour mettre en valeur les associations qui se battent chaque jour, ici et ailleurs, pour apporter l’eau à tous. Laurent Chabert d’Hières, président de l’ONG Coalition Eau, a souligné que ce qui compte maintenant, c’est ce qui va se passer entre les deux forums : l’expertise des solutions doit se traduire par l’action. « L’esprit du temps, c’est le partage. Formidable sur le papier mais difficile à mettre en oeuvre car il faut lutter contre les réticences. Pourtant, c’est la décision concertée qui sera la meilleure. » Henri Bégorre, président du Partenariat Français pour l’Eau, a espéré que les débats menés n’étaient pas le reflet de préoccupations franco-françaises mais bien le reflet de préoccupations mondiales et qu’à Rio, dans quelques jours, la France défende l’eau qui est la part quotidienne de l’environnement.
En cela, il a été rejoint par Pierre-Alain Roche, président de l’ASTEE. Sophie Auconie, membre du Parlement européen et toute nouvelle vice-présidente du Cercle Français de l’Eau, a fait part des suites immédiates du Forum décidées par les parlementaires européens : une conférence à l’automne 2012 pour inciter les Etats-membres à permettre à leurs collectivités locales d’affecter 1 % de leur budget à des actions de solidarité internationale pour améliorer l’accès à l’eau et à l’assainissement. Rappelons que la France est précurseur en ce domaine avec la loi Oudin-Santini de 2005 qui a permis de dégager plusieurs millions d’euros. Elle a également annoncé que la construction d’infrastructures ou leur rénovation pourraient être co financées par l’Europe. En clôture, Loïc Fauchon, président du Conseil Mondial de l’Eau, a rappelé que tous les forums de l’eau, chacun à sa manière, a apporté sa pierre pour défendre la cause de l’eau. On ne peut dire si le Forum de Marseille a été un succès car c’est l’avenir qui le dira. Mais on peut dire qu’il aura fait bouger les lignes : le Sommet de la Terre de Rio du 20 au 22 juin a retenu l’eau parmi ses 10 sujets prioritaires, à l’automne 2012, la session de l’assemblée générale des Nations Unies aura pour la toute première fois un débat sur l’eau et, en décembre 2012, la Conférence climatique de Doha intègrera pour la première l’eau dans ses préoccupations.
Ces rendez-vous de l’agenda politique ont un objectif : montrer que l’eau est un élément incontournable de sécurisation globale du monde. Sécurité éthique tout d’abord, la dignité humaine passant par l’accès à la sécurité sanitaire et à la sécurité alimentaire. Sécurité écologique ensuite, en restituant une eau de bonne qualité à la nature. Sécurité économique enfin, car il n’y a pas de croissance sans eau mais pas toute l’eau ne doit pas être utilisée pour le développement.
L’après Marseille existe donc : première étape Rio. Le Centre d’information sur l’eau vous en parle bientôt.