Flush, le magazine qui s’intéresse aux toilettes
Un OVNI vient d’apparaitre dans la presse écrite : un magazine est désormais consacré aux toilettes. Est-ce à dire que notre perception de cette question, taboue et intime, est en train de changer ? Est-ce que cette nouvelle posture (!) est liée à une prise de conscience que l’adaptation au changement climatique passera par l’économie circulaire, c’est à dire le recyclage de nos déchets… quels qu’ils soient ?
Un exercice éditorial d’équilibriste
L’éditorial de ce nouveau magazine explique fort bien que la trivialité du sujet cache de véritables questions de société : les toilettes, « comme la fonction qui lui est associée, cristallise à lui seul des enjeux de société, de santé publique, d’écologie, d’urbanisme, d’accessibilité, de mixité, pour n’en citer que quelques-uns. »
Au fil de sa lecture, par le petit bout de la lunette, FLUSH pointe des réalités du monde
Une initiative se répend peu à peu : l’installation de tables à langer dans les toilettes hommes pour un pas de plus vers l’égalité. Casablanca dépense 5 millions € piur créer des sanitaires publics et ainsi notamment lutter contre la saleté des rues. Ou encore, un numéro d’urgence a été collé à l’intérieur des portes des toilettes de l’aéroport de Birmingham pour venir en aide à des femmes menacées de mariage forcé, victimes de trafic humain, fillettes qui risquent des mutilations génétales… qui pourront attendre à l’abri l’intervention de la police.
Briser le tabou
La campagne #ParlonsToilettes, lancée en 2014, a un objectif identique à celui de FLUSH : rappeler les enjeux sur ce sujet méconnu, et interpeller le grand public. Coalition Eau et Secours Islamique France au travers une cabine de toilettes aux parois transparentes installée à Beaubourg informaient les passants qu’un « 1/3 de l’humanité n’a pas de toilettes ».
En France, un élément de confort mais pas que…
En France, nous avons majoritairement la chance d’avoir des toilettes et un système d’assainissement. C’est bon pour la santé publique, la préservation de l’environnement mais aussi pour l’économie d’un territoire. Il va maintenant falloir s’habituer à considérer les résidus de nos toilettes et nos eaux usées non plus comme des déchets qu’on oublie dès qu’ils ont disparu de notre vue mais comme des ressources précieuses qui peuvent servir à nouveau pour arroser les espaces verts, cultiver des légumes, chauffer les habitations…