L’eau en Europe en meilleur état
Des progrès mais encore des défis à relever
Les États membres de l’UE ont déployé des efforts considérables pour améliorer la qualité de l’eau, en renforçant le traitement des eaux usées et en réduisant le ruissellement des polluants agricoles, selon le rapport de l’AEE intitulé «European waters — assessment of status and pressures 2018»
130 000 masses d’eau de surface et souterraines sont surveillées par les États membres de l’UE. « Grâce à la mise en œuvre de la législation européenne sur l’eau dans les États membres, la qualité de l’eau douce en Europe s’améliore progressivement, mais il reste encore beaucoup à faire avant que tous les lacs, rivières, eaux côtières et masses d’eau souterraine soient en bon état. La lutte contre la pollution due à l’agriculture, à l’industrie et aux ménages exige des efforts conjoints de l’ensemble des usagers de l’eau dans toute l’Europe », a déclaré Karmenu Vella, membre de la Commission européenne chargé de l’environnement, des affaires maritimes et de la pêche.
Pourcentage de masses d’eau de surface dont l’état écologique ou le potentiel écologique est inférieur à « bon » par district hydrographique
- Par rapport aux eaux de surface, les sources d’eau souterraine ont le meilleur état. Un bon état chimique a été atteint pour 74 % des eaux souterraines, tandis qu’un bon état quantitatif a été atteint pour 89 % . Si les objectifs minimaux n’ont pas été atteints, c’est principalement en raison de la contamination des sites d’eau par les nitrates provenant des ruissellements agricoles, les intrusions salines et l’infiltration de produits chimiques dangereux provenant de sites contaminés tels que des sites industriels, de zones minières ou de stockage de déchets.
- De nombreux districts hydrographiques d’Europe centrale, où la densité de la population est élevée et l’agriculture plus intensive, présentent la plus forte proportion de masses d’eau n’atteignant pas un bon état écologique.
- 38 % seulement des lacs, rivières et autres masses d’eau de surface surveillés sont en bon état chimique, les concentrations de polluants ne dépassant pas les normes de qualité environnementale de l’UE.
- Dans la plupart des États membres, quelques substances sont responsables d’un état chimique médiocre, la plus courante étant le mercure. Autrefois largement utilisé dans les thermomètres, les piles et les peintures, le mercure est encore retrouvé dans des échantillons d’eau, suivi par le cadmium, qui est utilisé dans les engrais phosphatés et dans la production métallurgique.
Objectif de l’UE en matière de qualité de l’eau
Atteindre un bon état implique le respect de certaines normes en matière d’écologie, de chimie et de quantité des eaux. L’état écologique est le meilleur indicateur global de la santé d’une masse d’eau. Il tient compte de l’impact qu’ont la pollution, la dégradation de l’habitat, le changement climatique et les autres pressions, comme le nombre de barrages construits par l’homme, sur la qualité de l’eau.
Les principales pressions qui entravent la réalisation des objectifs de l’UE sont les obstacles (barrages, assèchements de terres, canalisation) qui modifient le débit des rivières ou des cours d’eau ; la pollution de source diffuse comme le ruissellement agricole ; la pollution ponctuelle comme le rejet des eaux usées des égouts. Les principales incidences sur les masses d’eau de surface résultent de l’enrichissement en éléments nutritifs, de la pollution chimique et de la modification des habitats en raison de changements morphologiques.