Quelle économie circulaire pour l’eau ?
Produire, consommer, jeter devient un modèle insoutenable vis-à-vis des ressources non renouvelables toujours plus demandées, toujours plus chères et toujours plus rares. Les coûts environnementaux risquent d’exploser sous les coups de la pollution et de ses impacts, de la production exponentielle des déchets et de la surconsommation des ressources qui destabilisent la biodiversité. Il faut donc mieux utiliser les ressources et plus recycler que ce soit lors de leur production ou lors de leur consommation.
Des enjeux partagés
Selon l’ONU (2012), les besoins en eau augmenteront de 30 % d’ici à 2030. Le dernier rapport du GIEC 2014 tire la sonnette d’alarme sur la pression accrue sur les ressources disponibles dans le sud de l’Europe pour les prochaines décennies. La Commission européenne, dans le cadre de sa feuille de route sur l’utilisation efficace des ressources, a inscrit dans ses axes de travail le développement d’une économie circulaire. La Conférence Environnementale a intégré le passage à une logique de gestion des ressources, grâce à une coopération entre les acteurs économiques, sur les territoires, aussi bien que dans les politiques nationales.
Les innovations techniques au service de l’économie circulaire
Les techniques industrielles sont en train de permettre de limiter les prélèvements d’eau dans le milieu naturel ou même de réutiliser en pleine sécurité sanitaire les eaux usées, que ce soit sous forme de matières, d’énergie ou de chaleur. Par exemple, Disneyland Paris s’est équipé d’une station de recyclage pour utiliser moins d’eau potable dans certains usages. Ainsi 740 000 m3 d’eaux usées sont récupérées pour refroidir sa centrale énergétique, nettoyer les voiries et arroser les espaces verts. En Belgique, un prototype unique au monde peut transformer des matières contenues dans les eaux usées en plastique biodégradable. En Allemagne, on récupère l’acide phosphorique contenu dans les eaux usées comme engrais agricole. On récupère aussi les calories des eaux usées pour alimenter un réseau de chauffage ou d’électricité. Enfin, nombre de communes commencent à récupérer leurs eaux pluviales pour nettoyer les véhicules par exemple.