Pour des millions de femmes, le marathon de l’eau c’est tous les jours
Dimanche 12 avril 2015 à Paris : sur la ligne de départ, plus de 40 000 coureurs à pied se sont élancés pour couvrir la distance mythique de 42,195 km. Parmi eux, le dossard n° 64173 porté par Siabatou Sanneh, Gambienne.
Siabatou est super entraînée sur cette distance
Et pour cause, depuis qu’elle est petite fille, elle la parcourt chaque jour en six aller-retour pour aller chercher l’eau. On pourrait former des équipes entières de marathoniennes avec les millions de femmes africaines qui, comme elle, assure la corvée d’eau.
Madame Sanneh ne courait pas dimanche dernier. Comme dans son village de Gambie, elle marchait doucement en costume traditionnel avec, sur la tête, le bidon en plastique qui lui permet d’habitude de rapporter les 40 à 60 litres d’eau indispensables à sa famille. Elle marchait pour dire à tous que les villages d’Afrique sont assoiffés, que ses filles de 10 et 4 ans l’accompagnent dans cette corvée et donc qu’elles ne peuvent pas aller à l’école et que les mères de famille rapportent parfois une eau de si mauvaise qualité sanitaire qu’elle tue leurs enfants.
12 avril 2015 : ouverture du Forum Mondial de l’Eau à Daïgu
Dans le même temps où Madame Sanneh militait seule et avec force à Paris pour avoir l’eau au moins dans les villages, le Forum Mondial de l’Eau ouvrait ses portes à des milliers de participants qui avaient traverser le monde pour partager les solutions qui doivent permettre à des millions de Siabatou Sanneh d’avoir accès à une eau potable salubre et propre qui changera leur vie.
Qui gagnera ce marathon pour que 2,4 milliards de personnes aient enfin accès à l’eau ? Et quand ?