Le prix de l’eau : les idées reçues
74 % de la population ne sait pas qui fixe le « prix de l’eau ». C’est sans doute la porte ouverte à nombre d’idées reçues sur ce sujet.
Idée reçue : l’eau est gratuite
Faux. Quand on règle une facture d’eau, ce n’est pas la ressource en eau que l’on paie mais les services qui permettent de disposer d’une eau du robinet saine et sûre, livrée à domicile 24h/24 et évacuée et dépolluée après usage.
Idée reçue : les tarifs de l’eau sont fixés par les exploitants du service de l’eau
Faux. La gestion de l’eau et de l’assainissement sont des services locaux qui restent sous la responsabilité de la commune ou du groupement de communes, que sa gestion soit assurée par une régie publique ou par un délégataire privé. C’est donc le conseil municipal, ou le conseil de communes, qui vote le tarif de l’eau et de l’assainissement. La TVA et les redevances ne dépendent pas des communes mais de l’Etat.
Idée reçue : l’eau est toujours plus chère lorsqu’elle est gérée par un délégataire privé
Faux. On peut trouver des tarifs plus chers en régie publique et des tarifs moins chers en délégation. Ce qui explique que le prix de l’eau peut être différent d’une ville voisine à l’autre, ce sont les contraintes locales comme la nature de la ressource utilisée pour produire de l’eau du robinet, la densité de la population desservie, l’état du réseau de canalisations ou encore le niveau de service choisi par la collectivité, par exemple. Une ressource souterraine peu ou pas polluée et une bonne gestion sur la durée peuvent expliquer une eau moins onéreuse.
Idée reçue : j’utilise peu d’eau et je paie plus cher le mètre cube d’eau que mon voisin
Faux. Si l’on divise le montant de la facture par le nombre de m3 utilisés, on risque effectivement d’aboutir à un résultat erroné. En effet, dans ce montant global est inclus le coût de l’abonnement ou de la part fixe : moins il y a de M3, et plus la part fixe pèse.
Idée reçue : si le service d’eau de ma commune est « remunicipalisé », le prix de l’eau va baisser
Vrai, mais les effets induits sont néfastes : la commune, ou le groupement de communes, peut alors choisir de baisser le prix de l’eau, en surfant sur les investissements faits dans le contrat qui s’achève et qui ont mis à niveau le réseau ou/et les ouvrages pour quelques années. Elle peut aussi renoncer aux investissements qui s’imposeraient.