Des solutions techniques contre les fuites
Les réseaux de distribution d’eau potable, des usines de production jusqu’aux compteurs des usagers, représentent 920 000 km et transportent chaque année 6 milliards de m3 d’eau. Au niveau national, tous opérateurs confondus, le taux de perte moyen d’eau dans les canalisations s’établit à 25 %. Cette contre performance fait régulièrement l’objet d’articles de presse qui trouvent une oreille attentive chez les consommateurs à qui ont à répéter qu’il fallait économiser cette eau qu’ils ont tendance à trouver plutôt cher. Pourtant, cette situation s’avère pas si scandaleuse quand on veut bien en expliquer les raisons et que l’on sait que ce problème est désormais pris en charge collectivement. D’ailleurs, des techniques sophistiquées se mettent en place.
Des solutions qui trouvent les fuites
Raisonnablement, c’est à dire en étudiant le rapport coût/avantages, on espère pouvoir ramener le taux de fuite à 15 %. Pour lutter efficacement contre les fuites, il faut d’abord bien connaître ses canalisations. La moitié du réseau a été posé avant 1972. 20 % datent même d’avant 1960 et sont en fonte ou en acier, matériaux particulièrement cassants et donc responsables d’un grand nombre de fuites. Il faut aussi connaître la nature des terrains, les conditions de pose, les usages des sols (passage de véhicules lourds par exemple). La qualité de l’eau de la ressource peut aussi entrer en ligne de compte.
On peut diviser un réseau par secteur pour observer les débits entrants et sortants et ainsi repérer bien plus facilement le tronçon responsable d’une fuite. Mais il faut savoir que l’installation d’une telle surveillance est chère.
Une autre technique efficace est celle de l’oreille électronique. Des capteurs sont installés sur des points de réseaux stratégiques et mesurent le bruit. Les techniciens devront décrypter le bruit transmis car ce n’est pas obligatoirement celui causé par une fuite : çà peut être les vibrations du trafic routier ou des appareils électroménagers.
Après avoir mis en place ces techniques de pré localisation de fuites, il reste à affiner. Ce sont encore des capteurs qui vont mesurer la fréquence des vibrations. C’est le temps de retard entre les capteurs qui indique l’emplacement de la fuite.
Creuser une tranchée pour réparer une fuite à un coût élevé. Il faudra donc bien s’assurer de cette localisation avec un technicien « chercheur de fuites » qui se déplacera tout le long de la canalisation, casque sur les oreilles et capteur en mains.
Une fois la fuite repérée, il restera à intervenir rapidement pour mener une réparation durable.
Il est indéniable que bien gérer le patrimoine qu’est le réseau français de canalisations est un enjeu de préservation des ressources. Atteindre un taux de fuite de 15% correspond à la préservation au plan national de 600 millions de mètres cubes d’eau par an.