De l’eau pour une agriculture sereine
L’agriculture est le secteur dans lequel la consommation en eau est la plus élevée dans le monde. Trois facteurs lui vouent cette condition au niveau planétaire : les cultures, le bétail et la population mondiale.
C’est ainsi que plus de 70% de l’eau consommée est entièrement consacrée à l’agriculture. Il faut 25 litres d’eau pour produire un kilogramme de salade, il en faut 450 litres pour produire un kilogramme de maïs.
Dans le but de couvrir suffisamment les nouveaux besoins alimentaires et de s’imposer comme grande puissance agricole exportatrice, l’agriculture française s’est intensifiée en ayant recours aux pesticides, engrais chimiques, produits phytosanitaires.
Presque toutes les surfaces destinées à l’agriculture sont exploitées. Des bois sont abattus et des haies supprimées par les agriculteurs afin de tirer parti de chaque mètre carré d’étendue cultivable, sans prêter attention à ces barrières naturelles protégeant souvent des fortes pluies ou des inondations.
Les agriculteurs arrosent abondamment leurs cultures et effectuent plusieurs passages par jour de traitements aux pesticides dans leurs rangs. Ils cherchent à s’assurer, ce qui économiquement se comprend, d’un rendement optimal de leurs terres, sans aucune indication de l’état sur leur méthode de production.
De ce fait, la consommation d’eau se multiplie, venant diminuer considérablement les quantités d’eau disponibles. Cette agriculture de masse a par ailleurs entrainé d’importantes coulées d’eaux chargées en nitrate sur les sols, venant par infiltration contaminer à leur tour, les nappes souterraines et les eaux superficielles.
Depuis 1990, la qualité de nos cours d’eau ne cesse de se dégrader. Selon Le Centre d’information sur l’eau, aujourd’hui la qualité de 20% des cours d’eau français est actuellement enregistrée comme médiocre voire mauvaise, entraînant des disparités géographiques, les régions où l’agriculture est la plus présente étant de fait, les plus touchées par cette dégradation d’origine agricole.
Devant cette catastrophe écologique et sanitaire, les cultures bio s’imposent peu à peu dans le paysage agricole. Elles introduisent, outre une agriculture raisonnée avec entre autres une limitation draconienne des traitements chimiques, une gestion intégrée de l’agriculture. Celle-ci amène chaque partenaire à se porter responsable de l’agriculture de demain : Etat, producteur, distributeur, consommateur.
C’est ainsi que l’Etat accompagne cette mutation de l’agriculture, à la fois pour protéger les agriculteurs en contact direct avec les engrais chimiques, améliorer le goût et la qualité des aliments consommés, limiter la pollution de l’environnement pour préserver la biodiversité et rechercher et mettre en place les solutions alternatives d’irrigations pour l’agriculture de demain.
Parce que dépolluer l’eau, c’est d’abord dépolluer l’agriculture !
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