Nitrates: réduire encore les risques.
Le taux de nitrates, dû notamment aux engrais et à l’élevage intensif, est responsable de désagréments et, souvent, de suspicion sur l’eau. Aujourd’hui, la France et l’Europe sont en train de faire un pas supplémentaire. A partir de septembre 2012, la réglementation va évoluer. La France engage en effet une vaste réforme de l’application de la directive européenne « nitrates » pour améliorer la lisibilité du phénomène, et réduire les risques de pollution. Focus.
Quels sont ces « nitrates » ? Ils proviennent de la fixation de l’azote que l’on trouve dans l’atmosphère et de la décomposition de matières organiques. Leur présence en excès induits trop d’apports d’engrais minéraux ou organiques, des rejets ponctuels d’eaux domestiques, agricoles ou industrielles, et des épandages de lisiers et fumiers.
Les nitrates contaminent les nappes souterraines et les eaux de surface. Ils contribuent à la dégradation des ressources aquatiques, comme les « algues vertes » du littoral breton qui pourrissent sur les plages.
60 % des apports alimentaires en nitrates proviennent de certains légumes(betterave, épinard, mâche, laitue, céleri et navet) et de charcuteries notamment. Une eau de boisson contenant 20 mg de nitrates par litre représente 10 % des apports en nitrates de la population française. Ce qui peut être dangereux, c’est la transformation des nitrates en « nitrites » lors du contact avec la flore bactérienne de la bouche et de l’estomac. Effet possible : la production de substances cancérigènes (ces effets n’ont toutefois pas été validés par des résultats épidémiologiques), et des perturbations endocriniennes rapportées dans certains pays.
On voit donc les risques. C’est pourquoi, à partir de septembre 2012, la réglementation va évoluer, avec notamment une réduction des épandages des fertilisants azotés et la clarification du dimensionnement des capacités de stockage des effluents d’élevage. Des experts en nitrates préciseront, région par région, les conditions de l’équilibre entre l’apport d’azote et les besoins des cultures pour chaque parcelle. Les Ministères de l’environnement et de l’agriculture lanceront une consultation du public liée à des actions renforcées, dans les zones les plus sensibles. L’objectif est de mieux contrôler l’utilisation des sols, en mettant un seul type de zonage en cohérence avec les enjeux de préservation et de restauration de la qualité des eaux. Il est aussi prévu de fixer des obligations claires sur l’utilisation des engrais azotés dans les élevages et la transparence des flux d’azote.
Le Centre d’information sur l’eau suivra cette consultation tout a long de 2012.
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