La trame verte et bleue : deux couleurs indissociables
Une année riche d’actualité sur l’eau, qui influe sur l’opinion et les attentes des Français.
La trame verte et bleue, c’est la mesure phare du Grenelle de l’Environnement et de la loi Grenelle 1 pour reconstituer en France un réseau écologique qui permette à nos espèces végétales et animales de circuler, de s’alimenter, de se reproduire, de se reposer. Ainsi c’est leur survie et leurs services rendus à l’homme qui sont en jeu.
La nature est constituée de lieux de vie pour les animaux comme pour les végétaux où ils ne doivent pas être déranger pour pouvoir prospérer. Ce sont des réservoirs de biodiversité. Ces réservoirs sont reliés entre eux par des corridors écologiques qui permettent aux espèces animales et végétales de migrer. Un ensemble de réservoirs de biodiversité et de corridors écologiques forme la continuité écologique. Et l’ensemble de ces continuités écologiques d’un territoire forme la trame verte et bleue.
La trame verte est constituée de prairies, de forêts… et la trame bleue de cours d’eau et de zones humides (fleuves, rivières, étangs…). Une haie, un bosquet, un pont sur une autoroute ou un tunnel sous une route, une ouverture dans un jardin clôturé… ce sont des corridors écologiques.
La biodiversité tend à s’appauvrir, notamment en raison de la fragmentation des milieux naturels causée notamment par l’urbanisation, la culture intensive, les infrastructures de transports, les rives aménagées sans végétaux, les barrages sur les cours d’eau, la gestion intensive des forêts.
La trame verte et bleue, qui doit restaurer la continuité écologique, est un outil au service des habitants, de la flore et de la faune qui vise à intégrer la préservation de la biodiversité dans les décisions d’aménagement du territoire, qu’il s’agisse d’urbanisme, d’agriculture, ou de transports. En ville comme à la campagne, l’Etat, l’élu, le chef d’entreprise, les membres d’une association, un particulier participent chacun sur son territoire, chacun à son niveau, à l’installation de la trame verte et bleue. Pour piloter : un comité national des comités régionaux « trame verte et bleue » a été mis en place. Jusqu’à fin 2013, les comités régionaux ont pour mission d’élaborer des documents de planification avec un gros travail d’identification par cartographie des réservoirs de biodiversité et les corridors les reliant d’ores et déjà existant.
Pour reconstituer des réservoirs écologiques, on peut agir de diverses manières ; par exemple, la forêt périurbaine, l’agriculture raisonnée, l’alignement arbustif au bord des routes, la replantation de haies, la végétalisation des rives, conservation des vieux arbres creux qui abritent nombre d’espèces, remettre la nature ne ville avec des plantes locales et diversifiées.
Enfin, la trame verte et bleue, c’est aussi faire tomber nos réticences à voir les herbes folles au pied des arbres et entre les tombes de nos cimetières.
Pour aménager des corridors, on peut installer des passages à amphibiens sur les axes de circulation, prévoir dans son jardin des trous dans le grillage pour laisser passer hérissons et crapauds, construire des passes à poissons et, lorsque les plants d’eau sont éloignés les uns des autres, installer des mares qui, comme des pas japonais, permettent aux animaux mais aussi à la flore de se déplacer.
Dans le monde de l’eau, l’idée de continuité écologique n’est pas nouvelle. Elle est d’ailleurs définie par le Code de l’Environnement. D’ailleurs, la construction des passes à poissons, l’effacement des obstacles sur les cours d’eau, la restauration des zones humides se sont multipliées ces dix dernières années. En ce qui concerne l’articulation entre la trame verte et bleue, il va falloir prendre en compte les aménagements destinés à éviter l’érosion des berges ou à prévenir les inondations.