Le service de l’eau en France
Au fil des sessions du Forum mondial de l’eau, je constate un gap entre les situations dans certains pays du monde, où les ressources sont taries ou polluées, où il n’existe ni distribution d’eau potable ni assainissement, et notre situation en France, très confortable.
Distribuer de l’eau potable aux Français puis laver les eaux sales nécessitent de nombreuses étapes et de nombreux intervenants que ce soit pour la gestion politique ou la gestion technique (préfets, agences de l’eau, échelons régionaux et départementaux des ministères chargés de la santé, de l’agriculture et de l »équipement…). Au premier rang desquels, on trouve le maire ou le président d’un groupement de communes qui est responsable de la distribution de l’eau et de l’assainissement des eaux usées : c’est lui qui fait le choix du mode de gestion, qui contrôle son service d’eau et qui décide des tarifs de l’eau, qu’il soit en régie publique ou en délégation de service public, . Sans compter qu’il reste le plus souvent propriétaire des unités de production d’eau potable et des usines de dépollution des eaux usées.
Tout en conservant son rôle de pilotage et de décision, toute collectivité locale peut choisir de gérer en direct un service public (transports urbains, restauration scolaire, loisirs, services d’eau ou d’assainissement…), c’est ce qu’on appelle une régie publique, ou alors de confier le service à un prestataire privé qui devra se soumettre à des conditions contractuelles et à des contrôles, c’est ce qu’on appelle la délégation de service public. Qu’on ait affaire à l’une ou l’autre des solutions, la réglementation s’applique de la même manière : normes, contrôles…
Pour ce qui est des services de l’eau et de l’assainissement, des collectivités locales choisissent de les confier à des entreprises de l’eau. Depuis le milieu du 19ème siècle, ces sociétés spécialisées ont participé au développement de la distribution d’eau à domicile et à l’évacuation des eaux usées, deux services qui ont toujours nécessité des investissements très importants, difficilement mobilisables et supportables par les seules collectivités. Elles ont aussi favorisé les progrès dans le domaine des traitements de l’eau potable et d’épuration des eaux usées. Ces industries de haute technologie restent fortement demandeuses de métiers diversifiés et répartis dans toute la France. Si les tarifs des services qu’elles ont en charge sont parfois critiqués car semblant plus élevés que ceux pratiqués par des régies publiques, (et même s’il est très difficile de comparer un prix d’une commune à l’autre en raison par exemple de spécificités géographiques ou de qualité de la ressource), il ne faut pas oublier, par exemple, que ces industries investissent constamment en recherche et développement qui sont une valeur ajoutée pour préserver la santé des hommes et celle de l’environnement.
Aujourd’hui, 3 Français sur 4 sont desservis en eau potable par un service public en délégation. 87 % de nos concitoyens affichent une satisfaction record envers le service public de l’eau de leur commune. 8 Français sur 10 ont confiance dans la qualité de leur eau du robinet. (source: Le Centre d’information sur l’eau/TNS SOFRES).