Les objectifs de la communauté internationale pour l’accès aux services d’alimentation en eau potable
L’une des premières politiques de grande envergure
du xxɪe siècle
La Banque mondiale a proposé une nouvelle approche de gestion intégrée des ressources en eau en milieu urbain (GIRE).
Certaines villes ont commencé à s’engager dans cette voie. C’est le cas de Windhoek, capitale de la Namibie, pays où les ressources en eau sont extrêmement rares. Les autorités de la ville ont mis en place un système qui recycle et retraite les eaux usées de sorte qu’aujourd’hui 26 % de l’eau distribuée provient de ce recyclage.
Le système GIRE a permis, là où il a été adopté, de résoudre de nombreux conflits et surtout de travailler en commun sur des objectifs globaux. Mais, il a vite atteint ses limites. La communauté internationale, consciente du rôle central de l’eau dans la lutte contre la pauvreté, a alors lancé un nouveau cadre d’action. Deux plans se sont succédé : les Objectifs du millénaire pour le Développement (OMD), qui ont couvert la période 2000-2015, et les Objectifs du développement durable (ODD) pour la période 2015-2030.
Les OMD ont constitué l’une des premières politiques de grande envergure du xxɪe siècle. L’un de ces objectifs (qui étaient au nombre de huit) visait à « réduire de moitié en 2015 le pourcentage de la population qui n’a pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau potable ni à des services d’assainissement de base ». Quant aux ODD, qui peuvent être considérés comme un prolongement des OMD, ils se déclinent en 17 objectifs dont le 6e pose le principe de « l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement » et celui de la « gestion durable des ressources en eau ».
En termes de résultats, le bilan des OMD est contrasté : certains pays ont atteint la cible avant l’échéance tandis que d’autres sont restés en-deçà. Au cours de ces années, néanmoins, plus de 320 millions de personnes vivant dans des habitations précaires ont pu avoir accès à l’eau et à un certain niveau d’assainissement.
En 2015, les ODD ont pris le relais alors que 40 % de la population mondiale était affectée par la pénurie d’eau et que 1 000 enfants mouraient chaque jour de maladies liées à la mauvaise qualité de l’eau.
Des efforts immenses restent à accomplir d’ici à 2030 et les besoins financiers sont colossaux. Il n’est pas sûr, compte tenu de la diminution de l’aide publique, que les pays en voie de développement soient en mesure d’y faire face.