La France va-t-elle manquer d’eau ?
Une situation contrastée selon les régions
En France, la ressource en eau disponible s’élève à 191 milliards de m3 par an alors qu’on estime la globalité des besoins du pays à 32 milliards de m3 par an. Un Français dispose ainsi de 3265 m3 d’eau par an alors que le seuil de stress hydrique établi par l’Organisation Mondiale de la Santé est de 1700 m3.
Cependant, des nuances doivent être apportées. Les situations ne sont pas homogènes dans toutes les régions françaises. La régularité de la pluviométrie varie entre 0,5 et 2 mètres par an selon les régions et les niveaux d’écoulement peuvent aller de un à dix.
La France est régulièrement affectée par des épisodes de sécheresse. Dans le langage commun, le mot sécheresse se réfère à la sécheresse météorologique, c’est à dire à une période prolongée de précipitations en-dessous de la moyenne. Or, il existe aussi une sécheresse agricole, quand l’humidité est insuffisante pour les cultures, et une sécheresse hydrologique, quand les réserves d’eau disponibles dans les nappes souterraines, lacs et réservoirs descendent en-dessous de la moyenne.
La période où les pluies rechargent les nappes se situe de septembre à avril. En dehors de cette période, le rechargement des nappes souterraines par les précipitations est inefficace. Lorsqu’il y a sécheresse, c’est la surface de la nappe souterraine qui s’assèche et a du mal à humidifier le sol au-dessus d’elle, ressortir sous forme de source ou soutenir le débit des cours d’eau. En France, en cas de sécheresse, l’approvisionnement de la population en eau potable n’est pas menacé. Les sources d’approvisionnement sont variées et les réseaux sont suffisamment interconnectés pour pallier à un manque d’eau sur l’un d’entre eux.
Des nappes souterraines insuffisamment rechargées, peu de pluies au printemps ou en début d’été alors que c’est les moments où les cultures ont le plus besoin d’eau sont des facteurs de pénurie d’eau. C’est pourquoi dans des territoires où le déficit en eau est lié à l’agriculture, la répartition des volumes d’eau d’irrigation est désormais confiée à un organisme de gestion collective qui délivre des autorisations de prélèvement d’eau.
Pour conserver le plus possible les ressources disponibles et faire face au défi des changements climatiques, des actions existent pour disposer de ressources dites « alternatives » : la récupération d’eau de pluie, la réalimentation de nappes souterraines ou encore la réutilisation des eaux usées traitées par l’agriculture et les collectivités, dans le respect de la santé publique et de l’environnement. Le Plan d’Adaptation au Changement Climatique prévoit également l’adoption de pratiques moins utilisatrices d’eau et le développement des activités là où la quantité d’eau disponible est la plus importante.
Pour en savoir plus sur les ressources en eau en France, consulter notre article.