L’eau de pluie, une fausse bonne idée ?
En cette période de sécheresse, chacun réfléchit à la solution alternative qui lui permettra de moins solliciter les ressources en eau. Si vous êtes sur le point d’investir dans un récupérateur d’eau de pluie, lisez ce qui suit pour écarter tout risque pour votre santé. Certes, l’eau de pluie tombe du ciel mais elle est loin d’être pure. Elle est davantage dégradée au voisinage des villes (incinération des ordures ménagères, hydrocarbures…), des zones industrielles (métaux lourds, solvants…) ou agricoles (pesticides, nitrates…). La proximité de la mer influence également la composition de l’eau de pluie. Sur la côte Atlantique, les concentrations en sel peuvent atteindre 10mg/l. Au cours de son ruissellement sur la toiture, l’eau de pluie peut aussi se charger en déchets végétaux, déjections animales, suie, polluants aéroportés, micro-organismes… Ensuite, dans les gouttières et les cuves de stockage, la qualité de l’eau de pluie peut s’altérer. Cette dégradation sera d’autant plus importante que les conditions de température et de luminosité seront favorables à la croissance des micro-organismes (Salmonella , Shigella Vibrio, Clostridium, Pseudomonas, Legionella, Campylobacter, Cryptosporidium), des endotoxines de moisissures, des algues, des insectes… Dans certains cas, le stockage de l’eau en cuve peut conduire au développement du virus chikungunya et à la transmission d’épizootie. Les voies d’exposition sont variées : ingestion accidentelle au robinet du jardin, inhalation via les aérosols formés lors d’un jet, exposition cutanée…Des épidémies ou des cas de diarrhée, de gastro-entérite, de légionellose, de botulisme et de parasitose ont été signalés dans des foyers alimentés en eau non traitée. Soyez donc vigilants et réservez l’eau de pluie à des usages à l’extérieur de votre habitation comme le lavage de la voiture ou l’arrosage des pelouses.
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