Culte de l’eau et culte du corps

L’eau a toujours mis en jeu l’ensemble de la collectivité. Il y a un lien très net entre les dévotions rendues à l’eau et les fêtes des villages qui en réunissaient tous les habitants. L’une de ces principales conjonctions était la nuit de la Saint-Jean, au cours de laquelle les villageois rendaient hommage aux eaux régénératrices en dansant autour des feux.

Des habitants de toute une région, dans les Landes par exemple, se réunissaient en pleine forêt pour se baigner ensemble, en une sorte de moment d’intense thérapie collective.

De l’eau pour tous les corps

Les fontaines à eau guérissent de nombreuses maladies : jusqu’à une soixantaine pour la seule région charentaise, la règle générale étant celle de la spécialisation qui donne à chaque fontaine à eau sa vertu.
De nombreuses sources d’eau étaient considérées comme pouvant guérir nourrissons et enfants. La symbiose symbolique entre l’eau et l’enfance n’est plus à démontrer, tant la valeur d’eau primordiale du liquide amniotique est connue. En Alsace, il y avait des puits aux enfants, dans lesquels ils étaient censés venir au monde (et non transportés par les cigognes, légende tardive de 1870).

A l’âge adulte, l’eau miraculeuse était particulièrement utilisée pour contrer trois principaux problèmes : ophtalmies, problèmes cutanés et rhumatismes.

Beaucoup de fontaines à eau étaient spécialisées dans les « maux féminins ». En Haute-Vienne, il y avait une fontaine censée avoir des pouvoirs contraceptifs. Mais le plus souvent, on avait recours à l’eau pour augmenter la fécondité ou lutter contre la stérilité.

Le pouvoir régénérateur de l’eau de jouvence

A l’heure de la vieillesse et de la mort, le pouvoir régénérateur de l’eau de jouvence allait jusqu’à prendre une valeur d’apaisement. Le vieillard se préparait à la dernière partie de son parcours en se lavant dans certaines sources d’eau calmantes.

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