Grippe : quel rôle pour l’eau ?
La semaine dernière, avec 222 cas par 100 000 habitants, le seuil épidémique de la grippe était franchi, ce qui pourrait conduire cette semaine à la déclaration d’épidémie. Sous forme d’épidémies saisonnières classiques, la grippe touche chaque année des millions de personnes dans le monde. En France, la grippe infecte entre 2 et 8 millions de personnes par an et provoque entre 1500 et 2000 morts (source : Groupe d’étude et d’information sur la grippe).
L’enjeu de la transmission de la grippe
Les virus grippaux pénètrent dans l’organisme par le rhinopharynx. Ils se transmettent facilement d’un sujet à l’autre par voie aérienne, au moyen des micro gouttelettes et des particules excrétées par les sujets infectés lorsqu’ils parlent, toussent ou éternuent.La transmission peut aussi être la conséquence du contact avec une surface contaminée lorsque la main est ensuite portée à proximité du nez (bien que les virus grippaux ne survivent que quelques heures sur une surface inerte). Chez l’être humain, l’excrétion fécale des virus grippaux, notamment le H1N1, n’est pas démontrée à ce jour.
Virus dans l’eau ?… Quelle efficacité des traitements de potabilisation
Dans la plupart des pays industrialisés, où les règles de gestion de l’eau potable sont suivies, l’eau ne pose pas de danger de transmission des virus de la grippe. Dans tous les cas, la survie des virus grippaux en eau froide serait de l’ordre de 24 à 48 heures. Ils sont par ailleurs sensibles à la chaleur. Les procédés de traitement tels que la filtration ou la clarification, permettent de les éliminer à 99,9 %. Les oxydants comme l’ozone ou le chlore sont également efficaces pour inactiver le virus même hautement pathogène comme celui de la grippe aviaire H5N1. Les procédés de filtration sur membranes sont généralement efficaces. Les ultraviolets permettent eux aussi une inactivation satisfaisante des virus.
En cas de pandémie grippale : pas de risque pour la continuité du service de l’eau
Les pouvoirs publics ont classé l’eau parmi les 12 secteurs d’activité d’importance vitale. Les entreprises de l’eau ont déjà fait face à de tels phénomènes de crises auxquels elles sont préparées. Les personnels formés et des exercices régulièrement menés leur permettent de réagir en temps réel. Leurs cellules de veille sont constituées et prêtes à être activer dès le déclenchement du niveau 5B ou 6 du Plan de continuité d’activité par les autorités françaises.
Des recommandations d’hygiène en cas d’épidémie de grippe
En cas d’épidémie déclarée, des mesures de protection individuelle s’imposent pour éviter d’être infecté mais aussi d’infecter soi-même les personnes de son entourage proche : se couvrir le nez ou la bouche pour éternuer, désinfecter les objets ou surfaces et porter un masque. Mais, en tout premier lieu, le lavage des mains est capital car ce sont essentiellement elles qui transmettent les microbes. On se lavera les mains avant et après la préparation des repas, avant et après les repas, après être allé au toilettes, après tout contact avec une personne malade, après un voyage en transport en commun…
Pour démontrer que « Avec l’eau, l’hygiène, c’est simple ! », le Centre d’information sur l’eau a édité des brochures de sensibilisation à l’importance des bonnes pratiques d’hygiène.
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