Eau virtuelle et empreinte eau : qu’est-ce que c’est ?
Date de publication : 9 février 2017 | Dernière modification : 4 juillet 2024
Définitions : pour y voir plus clair
« Consommer un kilogramme de blé, c’est aussi, dans les faits, consommer le millier de litres d’eau qu’il a fallu pour faire pousser cette céréale. »
Daniel Zimmer – Directeur du Conseil mondial de l’eau – Kyoto 2003
On appelle « eau virtuelle » l’ensemble des consommations d’eau nécessaire à une production, agricole ou industrielle, ou à un service. Autrement dit, cette terminologie correspond à l’eau utilisée pour produire des biens exportables dans un endroit et consommée « virtuellement » dans un autre espace.
L’empreinte de l’eau est une mesure des impacts des l’activité humaine sur l’eau au niveau domestique, agricole ou industriel.
À titre d’exemples
1 tasse de café de 125 ml = 140 litres d’eau nécessaires pour cultiver, récolter, torréfier, transformer, emballer et transporter les grains de café.
- 1 œuf = 135 litres d’eau
- 1 hamburger = 2 400 litres d’eau
- 1 tee-shirt en coton = 2 000 litres d’eau
- 1 paire de chaussures en cuir = 8 000 litres d’eau.
L'eau virtuelle ou l'eau nécessaire à la production d'un bien de consommation
De plus en plus utilisée comme mesure des enjeux liés à l’eau, au commerce de l’eau et à son utilisation dans le monde, l’eau virtuelle est un concept inventé par John Anthony Allan du King’s College de Londres, au début des années 90. À l’époque, ce professeur analysait les relations internationales au Moyen-Orient et conclut qu’importer la ressource « eau » sous forme de produits pourrait éviter une « guerre de l’eau » dans la région. Son analyse revient à déplacer le besoin en eau d’un pays consommateur et en stress hydrique vers un pays producteur possédant un surplus d’or bleu.
Depuis lors, on a cherché à calculer la teneur en eau virtuelle de chaque produit agricole et industriel. Ainsi nos échanges économiques ont-ils été quantifiés en volume d’eau au niveau global où les pays riches et pauvres en eau s’échangent la ressource « virtuellement ».
De ce fait, les grands pays exportateurs de produits agricoles comme le Canada, les États-Unis, l’Australie, le Brésil et la France deviennent exportateurs d’eau virtuelle. À l’opposé, les principaux importateurs en eau virtuelle sont les États du Proche et du Moyen-Orient ainsi que la Chine, déficitaire en produits agricoles.
L'empreinte eau : un indicateur essentiel
Les problématiques environnementales occupent une place grandissante dans notre société. Aussi, l’utilisation d’outils mesurant l’impact de nos habitudes consommatrices sur l’environnement, dans un schéma économique, ne cesse de s’affiner : empreinte écologique, bilan carbone… L’empreinte de l’eau a donc suivi le concept de l’eau virtuelle. « L’empreinte eau » est un indicateur de l’usage direct ou indirect de l’eau par le producteur ou le consommateur, mis au point pour l’UNESCO par le professeur Arjen Y. Hoekstra en 2002.
L’empreinte eau se calcule du point de vue, soit :
- d’un producteur (empreinte eau de production)
- du consommateur (c’est l’empreinte eau de consommation).
L’empreinte sur l’eau d’un État* est égale au volume d’eau douce nécessaire pour la production d’un bien ou d’un service consommé par ses habitants. Un individu ou un pays qui consomme plus d’eau virtuelle que ce dont il dispose doit donc en importer pour combler ses besoins.
À l’échelle mondiale, l’empreinte eau de consommation d’un humain s’élève à 1 243 m3 d’eau par personne et par an (7 452 milliards de m3/an)
- 1 875 m3/personne/an en France (110 milliards de m3/an)
- 2 483 m3/personne/an aux États-Unis (696 milliards de m3/an)
- 702 m3/personne/an en Chine (883 milliards de m3/an)
L’empreinte eau d’un produit (bien ou service) est égale au volume total d’eau douce utilisé directement ou indirectement pour produire le produit (alimentaire ou industriel), dans toutes les phases de sa fabrication et de sa transformation. Ainsi cette mesure pertinente permet d’évaluer l’impact de produits qui nécessitent une forte utilisation d’eau dans leur fabrication.
*Données : Water Footprint Network (Water Resource Manage 2007)